IV. LE PETIT DÉSIR
L’instant saint est le résultat de ta détermination à être saint. C’est la réponse. Le désir et la volonté de le laisser venir précèdent sa venue. Tu y prépares ton esprit dans la seule mesure où tu reconnais que tu le veux par-dessus tout. Il n’est pas nécessaire de faire plus; de fait, il est nécessaire que tu te rendes compte que tu ne peux pas faire plus. Ne tente pas de donner au Saint-Esprit ce qu’il ne demande pas, sinon tu Lui ajoutes l’ego et tu confonds les deux. Il ne demande que peu. C’est Lui Qui ajoute la grandeur et la puissance. Il Se joint à toi pour rendre l’instant saint bien plus grand que tu ne peux le comprendre. Ce qui Lui permet de tant donner, c’est que tu te rendes compte que tu as si peu à faire.
Ne te fie pas à tes bonnes intentions. Elles ne suffisent pas. Mais fie-toi implicitement à ton désir, peu importe quoi d’autre pourrait y entrer. Concentre-toi seulement sur cela, et ne sois pas troublé parce que des ombres l’entourent. C’est pour cela que tu es venu. Si tu pouvais venir sans elles, tu n’aurais pas besoin de l’instant saint. N’y viens pas avec arrogance, en pensant que tu dois atteindre l’état que sa venue apporte. Le miracle de l’instant saint réside dans ton désir de le laisser être ce qu’il est. Et dans ton désir de cela réside aussi ton acceptation de toi-même tel que tu étais censé être.
L’humilité ne demandera jamais que tu restes content de la petitesse. Mais elle requiert que tu ne te contentes pas de moins que la grandeur qui ne vient pas de toi. Ce qui te pose problème avec l’instant saint surgit de la fixe conviction de ne pas en être digne. Et qu’est ce, cela, sinon la détermination à être tel que tu voudrais te faire toi-même ? Dieu n’a pas créé Sa demeure indigne de Lui. Et si tu crois qu’il ne peut entrer là où Il veut être, ce doit être que tu interfères avec Sa Volonté. Tu n’as pas besoin que la force du désir vienne de toi, mais seulement de Sa Volonté.
L’instant saint ne vient pas de ton seul petit désir. C’est toujours le résultat de ton petit désir combiné à la puissance illimitée de la Volonté de Dieu. Tu as eu tort de penser qu’il fallait te préparer pour Lui. Il est impossible de faire d’arrogantes préparations pour la sainteté sans croire que c’est à toi qu’il appartient d’établir les conditions de la paix. Dieu les a établies. Elles n’attendent pas ton désir pour être ce qu’elles sont. Il n’est besoin de ton désir que pour qu’il soit possible de t’enseigner ce qu’elles sont. Si tu maintiens que tu es indigne d’apprendre cela, tu fais interférence avec la leçon en croyant que tu dois rendre l’apprenant différent. Ce n’est pas toi qui as fait l’apprenant et tu ne peux pas le rendre différent. Voudrais-tu d’abord faire toi-même un miracle, et t’attendre ensuite à ce qu’un miracle soit fait pour toi?
Tu ne fais que poser la question. La réponse est donnée. Ne cherche pas à répondre, mais simplement à recevoir la réponse telle qu’elle est donnée. En te préparant pour l’instant saint, ne cherche pas à te rendre saint pour être prêt à le recevoir. Ce ne serait que confondre ton rôle avec celui de Dieu. L’Expiation ne peut venir à ceux qui pensent devoir expier d’abord, mais seulement à ceux qui ne lui offrent rien de plus que le simple désir de lui ouvrir la voie. La purification est de Dieu seul; par conséquent, elle est pour toi. Plutôt que de chercher à te préparer pour Lui, essaie de penser ainsi :
Moi qui suis l’hôte de Dieu suis digne de Lui. Lui Qui a établi Sa demeure en moi l’a créée telle qu’il la voulait. Il n’est pas besoin que je la prépare pour Lui, mais seulement que je n’interfère pas avec Son plan pour me rendre à nouveau conscient que je suis prêt, éternellement. Je n’ai pas besoin d’ajouter quoi que ce soit à Son plan. Mais pour le recevoir, je dois être désireux de ne pas substituer le mien à sa place.
Et c’est tout. Ajoutes-en et tu ne feras qu’enlever le peu qui est demandé. Souviens-toi que tu as fait la culpabilité et que ton plan pour l’évasion hors de la culpabilité était de lui apporter l’Expiation, et de rendre le salut apeurant. Et c’est seulement la peur que tu ajouteras, si tu te prépares toi-même pour l’amour. La préparation à l’instant saint appartient à Celui Qui le donne. Délivre-toi à Celui Dont la fonction est la délivrance. N’assume pas Sa fonction pour Lui. Donne-Lui seulement ce qu’il demande, afin d’apprendre combien ton rôle est petit et combien le Sien est grand.
C’est cela qui rend l’instant saint si facile et si naturel. Tu le rends difficile, parce que tu persistes à croire qu’il doit y avoir davantage à faire. Il t’est difficile d’accepter l’idée que tu as si peu à donner, pour recevoir tant. Il est très dur pour toi de te rendre compte que ce n’est pas une insulte personnelle si ta contribution et celle du Saint-Esprit sont si extrêmement disproportionnées. Tu es encore convaincu que ta compréhension est une puissante contribution à la vérité et qu’elle en fait ce qu’elle est. Nous avons pourtant insisté sur le fait que tu n’as pas besoin de comprendre quoi que ce soit. Le salut est facile parce qu‘il ne demande rien que tu ne puisses donner dès maintenant.
N’oublie pas que c’est toi qui as décidé de rendre impossible tout ce qui t’est naturel et facile. Si tu crois que l’instant saint est difficile pour toi, c’est parce que tu es devenu l’arbitre de ce qui est possible, et que tu restes indésireux de faire de la place à Celui Qui connaît. Toute la croyance en des ordres de difficulté dans les miracles est centrée là dessus. Tout ce que Dieu veut n’est pas seulement possible mais s’est déjà produit. Et c’est pour cela que le passé a disparu. Il ne s’est jamais produit en réalité. Ce n’est que dans ton esprit, qui le pensait, qu’il est besoin de le défaire.
Merci!!
Namhâ