IV. La fonction du temps

L'Éveil du Rêve

IV. La fonction du temps

Et maintenant la raison pour laquelle tu as peur de ce cours devrait être apparente. Car c’est un cours sur l’amour, parce qu’il parle de toi. Il t’a été dit que ta fonction dans ce monde est de guérir et que ta fonction au Ciel est de créer. L’ego enseigne que ta fonction sur terre est de détruire et que tu n’as aucune fonction au Ciel. Il voudrait ainsi te détruire ici et t’enterrer ici, en ne te laissant pour héritage que la poussière dont il pense que tu as été fait. Aussi longtemps qu’il est raisonnablement satisfait de toi, pour autant qu’il raisonne, il t’offre l’oubli. Lorsqu’il devient ouvertement sauvage, il t’offre l’enfer.


Or ni l’oubli ni l’enfer ne sont aussi inacceptables pour toi que le Ciel. Ta définition du Ciel, c’est l’enfer et l’oubli, et tu penses que le Ciel réel est la plus grande menace que tu pourrais éprouver. Car l’enfer et l’oubli sont des idées que tu as inventées et tu es résolu à en démontrer la réalité pour établir la tienne. Si leur réalité est mise en question, tu crois que la tienne l’est aussi. Car tu crois que l’attaque est ta réalité, et que ta destruction est la preuve finale que tu avais raison.


Dans les circonstances, ne serait-il pas plus désirable d’avoir eu tort, même indépendamment du fait que tu avais tort? Bien qu’il soit peut-être possible de soutenir que la mort suggère qu’il y avait vie, personne ne saurait prétendre qu’elle prouve qu’il y a vie. Même la vie passée que la mort pourrait indiquer n’aurait pu être que futile s’il fallait qu’elle en vienne à cela, et qu’elle en ait même besoin pour prouver qu’elle était. Tu mets le Ciel en question, mais tu ne mets pas cela en question. Or, tu pourrais guérir et être guéri si tu le mettais en question. Et même si tu ne connais pas le Ciel, ne pourrait-il pas être plus désirable que la mort? Tu as été aussi sélectif dans tes mises en question que dans tes perceptions. Un esprit ouvert est plus honnête que cela.


L’ego a une étrange notion du temps, et c’est par cette notion que pourrait bien commencer ta mise en question. L’ego investit lourdement dans le passé, et il croit en définitive que le passé est le seul aspect du temps qui soit signifiant. Souviens-toi que s’il insiste tant sur la culpabilité, c’est parce que cela lui permet d’assurer sa continuité en rendant le futur semblable au passé et en évitant ainsi le présent. Avec l’idée de payer pour le passé dans le futur, le passé devient le déterminant du futur, ce qui les rend continus sans un présent intervenant. Car l’ego ne considère le présent que comme une brève transition vers le futur, durant laquelle il porte le passé au futur en interprétant le présent au regard du passé.


« Maintenant » ne signifie rien pour l’ego. Le présent lui rappelle simplement les blessures du passé, et il réagit au présent comme si c’était le passé. L’ego ne peut pas tolérer la délivrance du passé, et bien que le passé soit révolu, il essaie d’en préserver l’image en réagissant comme s’il était présent. Il te dicte tes réactions à ceux que tu rencontres dans le présent en prenant le passé comme point de référence, ce qui obscurcit leur réalité présente. En fait, si tu suis les diktats de l’ego, tu réagiras à ton frère comme s’il était quelqu’un d’autre, et cela t’empêchera sûrement de le reconnaître tel qu’il est. Et tu recevras de lui des messages venant de ton propre passé, parce qu’en le rendant réel dans le présent, tu t’interdis d’en lâcher prise. Ainsi tu te nies à toi-même le message de délivrance que chacun de tes frères t’offre maintenant.


Ces figures d’ombre du passé sont précisément ce à quoi tu dois échapper. Elles ne sont pas réelles, et elles n’ont pas de prise sur toi à moins que tu ne les apportes avec toi. Elles portent les taches de douleur dans ton esprit, te dictant d’attaquer dans le présent en riposte à un passé qui n’est plus. Et cette décision est promesse de douleur future. À moins d’apprendre que la douleur passée est une illusion, tu choisis un futur d’illusions et tu perds les nombreuses occasions de délivrance que tu pourrais trouver dans le présent. L’ego voudrait préserver tes cauchemars et t’empêcher de t’éveiller et de comprendre qu’ils sont passés. Reconnaîtrais-tu la sainteté d’une rencontre si tu la percevais simplement comme une rencontre avec ton propre passé ? Car tu ne rencontrerais personne, et le partage du salut, qui rend la rencontre sainte, serait exclu de ta vue. Le Saint-Esprit enseigne que c’est toujours toi-même que tu rencontres, et la rencontre est sainte parce que tu l’es. L’ego enseigne que c’est toujours ton passé que tu rencontres, et parce que tes rêves n’étaient pas saints, le futur ne peut pas l’être, et le présent est sans signification.


Il est évident que la perception du temps qu’a le Saint-Esprit est l’exact opposé de celle de l’ego. La raison en est tout aussi claire, car ils perçoivent le but du temps de façon diamétralement opposée. Selon l’interprétation du Saint-Esprit, le but du temps est de rendre le besoin de temps non nécessaire. Il considère que la fonction du temps est temporaire et ne sert qu’à Sa seule fonction d’enseignant, laquelle est temporaire par définition. Il insiste donc sur le seul aspect du temps qui se puisse étendre à l’infini, car maintenant est ce qui se rapproche le plus de l’éternité en ce monde. C’est dans la réalité de «maintenant», sans passé ni futur, que l’éternité commence à être appréciée. Car il n’y a ici que «maintenant», et seul «maintenant» fournit les occasions de saintes rencontres dans lesquelles le salut peut être trouvé.


En revanche, l’ego considère que la fonction du temps est de s’étendre à la place de l’éternité, car comme le Saint-Esprit, l’ego interprète le but du temps comme le sien. La continuité du passé et du futur, sous sa direction, est le seul but que l’ego perçoit dans le temps, et il se referme sur le présent afin qu’aucun fossé ne puisse se produire dans sa propre continuité. Sa continuité, donc, voudrait te garder dans le temps, tandis que le Saint-Esprit voudrait t’en délivrer. C’est Son interprétation des moyens du salut que tu dois apprendre à accepter, si tu veux partager le but de salut qu’il a pour toi.


Toi aussi, tu interpréteras la fonction du temps comme tu interprètes la tienne. Si tu acceptes que ta fonction dans le monde du temps est de guérir, tu insisteras sur le seul aspect du temps dans lequel la guérison peut se produire. La guérison ne peut pas s’accomplir dans le passé. Elle doit s’accomplir dans le présent pour libérer le futur. Cette interprétation lie le futur au présent en étendant le présent plutôt que le passé. Mais si ta fonction telle que tu l’interprètes est de détruire, tu perdras de vue le présent et tu t’accrocheras au passé pour t’assurer un futur destructeur. Et le temps sera tel que tu l’interprètes, car de lui-même il n’est rien.

Merci!

Namhâ