X. L’égalité des miracles

L'Éveil du Rêve

X. L’égalité des miracles

Quand aucune perception ne se dresse entre Dieu et Ses créations, ou entre Ses enfants et les leurs, la connaissance de la création doit continuer à jamais. Les reflets que tu acceptes dans le miroir de ton esprit dans le temps ne font que rapprocher ou éloigner l’éternité. Mais l’éternité même est au-delà de tout temps. Sors du temps et touche-la, avec l’aide de son reflet en toi. Et tu te tourneras du temps vers la sainteté, aussi sûrement que le reflet de la sainteté appelle chacun à mettre de côté toute culpabilité. Reflète la paix du Ciel ici et porte ce monde au Ciel. Car le reflet de la vérité attire chacun à la vérité; et chacun, en y entrant, laisse derrière lui tous les reflets.


Au Ciel la réalité est partagée et non reflétée. En partageant son reflet ici, sa vérité devient la seule perception qu’accepte le Fils de Dieu. Et ainsi se fait jour en lui le souvenir de Son Père, et rien d’autre que sa propre réalité ne peut plus le satisfaire. Toi sur terre, tu n’as aucune conception de l’illimité, car le monde dans lequel tu sembles vivre est un monde de limites. Dans ce monde, ce n’est pas vrai que n’importe quoi sans ordre de difficulté peut arriver. Par conséquent, le miracle a une fonction unique, et est motivé par un Enseignant unique Qui apporte à ce monde les lois d’un autre monde. Le miracle est la seule chose que tu puisses faire qui transcende l’ordre, étant basé non pas sur les différences mais sur l’égalité.


Les miracles ne se font pas concurrence, et le nombre de ceux que tu peux faire est illimité. Ils peuvent être simultanés et légion. Cela n’est pas difficile à comprendre, dès que tu peux concevoir qu’ils sont possibles. Ce qui est plus difficile à saisir, c’est l’absence d’un ordre de difficulté qui étiquette le miracle comme quelque chose qui doit venir d’ailleurs, et non d’ici. Du point de vue du monde, cela est impossible.


Peut-être es-tu conscient de l’absence de concurrence entre tes pensées, qui, bien qu’elles puissent être en conflit, peuvent arriver ensemble et en grand nombre. De fait, tu y es peut-être tellement habitué que cela te cause peu de surprise. Or tu as aussi l’habitude de classer certaines de tes pensées comme étant plus importantes, plus vastes ou meilleures, plus sages, plus fécondes ou plus précieuses que d’autres. Cela est vrai des pensées qui traversent l’esprit de ceux qui pensent vivre à part. Car certaines sont des reflets du Ciel, tandis que d’autres sont motivées par l’ego, qui ne pense qu’en apparence.


Le résultat est un motif ondoyant et changeant qui n’est jamais au repos et jamais ne s’arrête. Il passe sans cesse sur le miroir de ton esprit et les reflets du Ciel ne durent qu’un instant et puis pâlissent, effacés par les ténèbres. Où il y avait de la lumière, les ténèbres l’enlèvent en un instant, et des motifs alternants de lumière et de ténèbres balaient ton esprit en permanence. Le petit peu de santé d’esprit qu’il reste encore est maintenu grâce au sens de l’ordre que tu établis. Or le fait même que tu puisses faire cela, et mettre un ordre quelconque dans le chaos, te montre que tu n’es pas un ego, et qu’il doit y avoir en toi plus qu’un ego. Car l’ego est chaos, et s’il était tout ce que tu es, aucun ordre ne serait possible. Or bien que l’ordre que tu imposes à ton esprit limite l’ego, il te limite aussi. Ordonner, c’est juger, et c’est arranger selon ce jugement. Par conséquent, ce n’est pas ta fonction mais celle du Saint-Esprit.


Il te paraîtra difficile d’apprendre que tu n’as absolument aucune base sur laquelle ordonner tes pensées. Cette leçon, le Saint-Esprit l’enseigne en te donnant les brillants exemples des miracles pour te montrer que ta façon d’ordonner est mauvaise, mais qu’une meilleure voie t’est offerte. Le miracle offre exactement la même réponse à chaque appel à l’aide. Il ne juge pas l’appel. Il reconnaît simplement ce qu’il est et répond en conséquence. Il ne considère pas quel appel est le plus fort, ou le plus grand ou le plus important. Tu te demandes peut-être comment on peut te demander, à toi qui es encore lié au jugement, de faire ce qui ne requiert aucun jugement de ta part. La réponse est très simple. C’est la puissance de Dieu, et non la tienne, qui engendre les miracles. Le miracle lui-même ne fait que témoigner que tu as en toi la puissance de Dieu. C’est la raison pour laquelle le miracle donne une égale bénédiction à tous ceux qui y participent, et c’est aussi pourquoi tout le monde y participe. La puissance de Dieu est illimitée. Étant toujours maximale, elle offre tout à chaque appel de qui que ce soit. Il n’y a pas d’ordre de difficulté ici. Un appel à l’aide reçoit de l’aide.


Le seul jugement que cela comporte est l’unique division que fait le Saint-Esprit en deux catégories : l’une d’amour et l’autre l’appel à l’amour. Tu ne peux pas faire cette division sans risque, car tu es dans une bien trop grande confusion soit pour reconnaître l’amour, soit pour croire que tout le reste n’est rien d’autre qu’un appel à l’amour. Tu es trop lié à la forme, et non au contenu. Ce que tu considères comme le contenu n’est pas du tout le contenu. Ce n’est que la forme, et rien d’autre. Car tu ne réponds pas à ce qu’un frère t’offre réellement mais seulement à la manière particulière dont l’ego perçoit son offrande et la juge.


L’ego est incapable de comprendre le contenu, et il ne s’en soucie nullement. Pour l’ego, si la forme est acceptable, le contenu doit l’être. Autrement, il attaquera la forme. Si tu crois comprendre quelque chose à la «dynamique» de l’ego, je t’assure que tu n’y comprends rien. Car de toi-même tu ne pourrais pas la comprendre. L’étude de l’ego n’est pas l’étude de l’esprit. De fait, l’ego aime à s’étudier lui-même, et il approuve tout à fait l’entreprise des étudiants qui voudraient l’«analyser», approuvant ainsi son importance. Or ils ne font qu’étudier une forme avec un contenu in-signifiant. Car leur enseignant est insensé, bien qu’il prenne soin de dissimuler ce fait derrière des mots ronflants mais qui manquent de tout sens cohérent lorsqu’ils sont mis ensemble.


C’est une caractéristique des jugements de l’ego. Séparément, ils semblent tenir, mais rassemble-les et le système de pensée qui émerge de cet assemblage est incohérent et absolument chaotique. Car la forme n’est pas suffisante pour la signification, et le manque sous-jacent de contenu rend un système cohérent impossible. Par conséquent, la séparation reste la condition choisie de l’ego. Car personne, seul, ne peut juger véritablement de l’ego. Or là où deux ou trois se joignent pour chercher la vérité, l’ego ne peut plus défendre son manque de contenu. Le fait de l’union leur dit qu’il n’est pas vrai.


Il est impossible de se souvenir de Dieu en secret et seul. Car se souvenir de Lui signifie que tu n’es pas seul, et que tu es désireux de t’en souvenir. N’aie aucune pensée pour toi-même, car aucune pensée tenue par toi n’est pour toi-même. Si tu veux te souvenir de ton Père, laisse le Saint-Esprit ordonner tes pensées et ne donne que la réponse par laquelle Il te répond. Chacun recherche l’amour comme tu le fais, mais il ne connaît pas cela à moins de s’unir à toi dans cette quête. Si vous entreprenez la quête ensemble, vous emportez avec vous une lumière si puissante qu’une signification est donnée à ce que vous voyez. Le voyage solitaire échoue parce qu’il a exclu ce qu’il voulait trouver.


Comme Dieu communique avec le Saint-Esprit en toi, ainsi le Saint-Esprit traduit Ses communications par toi, afin que tu puisses les comprendre. Dieu n’a pas de communications secrètes, car tout de Lui est parfaitement ouvert et librement accessible à tous, étant pour tous. Rien ne vit en secret, et ce que tu voudrais cacher au Saint-Esprit n’est rien. Chaque interprétation que tu voudrais poser sur un frère est insensée. Laisse le Saint-Esprit te montrer ton frère et t’enseigner à la fois son amour et son appel à l’amour. Ni son esprit ni le tien ne contiennent davantage que ces deux ordres de pensée.


Le miracle est la re-connaissance de ce que cela est vrai. Où il y a l’amour, ton frère doit te le donner à cause de ce qu’est l’amour. Mais où il y a un appel à l’amour, c’est toi qui dois le donner à cause de ce que tu es. J’ai dit plus tôt que ce cours t’enseignerait comment te souvenir de ce que tu es en te rendant ton Identité. Nous avons déjà appris que cette Identité est partagée. Le miracle devient le moyen de La partager. En fournissant ton Identité partout où Elle n’est pas reconnue, tu La reconnaîtras. Et Dieu Lui-même, Qui veut être avec Son Fils à jamais, bénira chaque re-connaissance de Son Fils de tout l’Amour qu’il a pour lui. Et le pouvoir de tout Son Amour ne sera pas absent non plus d’aucun miracle que tu offres à Son Fils. Comment, donc, peut-il y avoir quelque ordre de difficulté parmi eux?

Merci!

Namhâ