VII. JE N’AI PAS BESOIN DE FAIRE QUOI QUE CE SOIT

L'Éveil du Rêve

VII. JE N’AI PAS BESOIN DE FAIRE QUOI QUE CE SOIT

Tu te fies encore trop au corps comme source de force. Quels plans fais-tu qui ne concernent son bien-être, sa protection ou son plaisir d’une quelconque façon? Cela fait du corps une fin et non un moyen selon ton interprétation, et cela signifie toujours que tu trouves encore le péché attirant. Nul n’accepte l’Expiation pour lui-même qui accepte encore le péché pour but. Tu n’as donc pas assumé ton unique responsabilité. L’Expiation n’est pas accueillie par ceux qui préfèrent la douleur et la destruction.


Il y a une chose que tu n’as jamais faite : tu n’as jamais complètement oublié le corps. Peut-être parfois s’est-il effacé de ta vue, mais il n’a pas encore complètement disparu. Il ne t’est pas demandé de laisser cela se produire plus d’un seul instant, or c’est dans cet instant que le miracle de l’Expiation se produit. Par la suite, tu verras le corps à nouveau mais jamais exactement de la même façon. Et chaque instant que tu passes sans en avoir conscience t’en donne une vue différente quand tu retournes.


Il n’y a pas un seul instant où le corps existe le moindrement. Soit qu’on s’en souvient, soit qu’on l’anticipe, mais on n’en fait jamais l’expérience maintenant. Ce n’est que son passé et son futur qui le font paraître réel. Le temps le contrôle entièrement, car le péché n’est jamais entièrement dans le présent. En un seul instant, n’importe lequel, l’attraction de la culpabilité serait ressentie comme de la douleur et rien d’autre, et serait évitée. Elle n’exerce aucune attraction maintenant. Toute son attraction est imaginaire et doit donc être pensée dans le passé ou dans le futur.


Il est impossible d’accepter l’instant saint sans réserve à moins d’être désireux, pour un seul instant, de ne voir ni passé ni futur. Tu ne peux pas t’y préparer sans le placer dans le futur. La délivrance t’est donnée à l’instant où tu la désires. Beaucoup ont passé toute leur vie à se préparer et ils ont certes obtenu leurs instants de succès. Ce cours ne tente pas d’enseigner plus qu’ils n’ont appris dans le temps, mais il vise certainement à gagner du temps. Tu tentes peut-être de suivre une très longue route vers le but que tu as accepté. Il est extrêmement difficile d’atteindre l’Expiation tout en luttant contre le péché. D’énormes efforts sont déployés pour tenter de rendre saint ce qui est haï et méprisé. Il n’est pas nécessaire non plus de passer toute une vie en contemplation et en longues périodes de méditation visant au détachement du corps. Toutes ces tentatives réussiront à la fin à cause de leur but. Or les moyens sont fastidieux et prennent énormément de temps, car tous se tournent vers le futur pour la délivrance d’un état présent d’indignité et d’insuffisance.


Ta voie sera différente, non quant au but mais quant aux moyens. Une relation sainte est un moyen de gagner du temps. Un seul instant passé avec ton frère vous rend l’univers à tous les deux. Tu es préparé. Tout ce que tu as besoin de faire maintenant, c’est de te souvenir que tu n’as pas besoin de faire quoi que ce soit. Il serait bien plus profitable maintenant de te concentrer simplement là-dessus plutôt que de considérer ce que tu devrais faire. Quand la paix vient enfin à ceux qui luttent contre la tentation et qui se battent pour ne pas succomber au péché; quand la lumière vient enfin dans l’esprit adonné à la contemplation; ou quand quiconque atteint enfin le but, cela s’accompagne toujours de cette unique et heureuse découverte : «Je n’ai pas besoin de faire quoi que ce soit. »


Voilà l’ultime délivrance que chacun trouvera un jour à sa manière, et en son temps. Tu n’as pas besoin de ce temps. Le temps t’a été épargné parce que toi et ton frère êtes ensemble. Voilà le moyen particulier que ce cours utilise pour te faire gagner du temps. Tu ne te sers pas de ce cours si tu insistes pour utiliser des moyens qui ont bien servi à d’autres, en négligeant ce qui a été fait pour toi. Gagne du temps pour moi par cette seule préparation, et exerce-toi à ne faire rien d’autre. « Je n’ai pas besoin de faire quoi que ce soit » est une affirmation d’allégeance, une loyauté véritablement indivisée. Crois-le un seul instant et tu accompliras davantage qu’il est donné à un siècle de contemplation ou de lutte contre la tentation.


Faire quoi que ce soit implique le corps. Et si tu reconnais que tu n’as pas besoin de faire quoi que ce soit, tu as retiré de ton esprit la valeur du corps. Voilà la porte rapide et ouverte par laquelle tu passes outre des siècles d’efforts et t’échappes du temps. C’est ainsi que le péché perd toute attirance maintenant. Car ici le temps est nié, et le passé et le futur ont disparu. Qui n’a pas besoin de faire quoi que ce soit n’a pas besoin de temps. Ne rien faire, c’est se reposer et préparer un lieu en soi où l’activité du corps cesse d’exiger de l’attention. C’est en ce lieu que vient le Saint-Esprit et c’est là qu’il demeure. Il reste quand tu oublies, et que les activités du corps reviennent occuper ton esprit conscient.


Or il y aura toujours ce lieu de repos où tu pourras retourner. Et tu seras plus conscient de ce calme centre de la tempête que de toute son activité déchaînée. Ce calme centre, où tu ne fais rien, te restera, t’apportant le repos au milieu de chaque affaire pressante où tu es envoyé. Car de ce centre il te sera indiqué comment te servir du corps sans péché. C’est ce centre, d’où le corps est absent, qui le gardera ainsi dans la conscience que tu en as.

Merci!!

Namhâ