VI. S’éveiller à la rédemption
Il est impossible de ne pas croire ce que tu vois, mais il est également impossible de voir ce que tu ne crois pas. Les perceptions sont construites sur les bases de l’expérience, et l’expérience mène aux croyances. C’est seulement une fois que les croyances sont fixées que les perceptions se stabilisent. En fait, donc, ce que tu crois, tu le vois. C’est ce que je voulais dire par : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru », car ceux qui croient en la résurrection la verront. La résurrection est le triomphe complet du Christ sur l’ego, non par l’attaque mais par la transcendance. Car
le Christ s’élève au-dessus de l’ego et de toutes ses oeuvres, et monte jusqu’au Père et à Son Royaume.
Voudrais-tu te joindre à la résurrection ou à la crucifixion? Voudrais-tu condamner tes frères ou les libérer? Voudrais-tu transcender ta prison et monter vers le Père ? Ces questions sont toutes les mêmes, et elles trouvent leur réponse ensemble. Il y a eu beaucoup de confusion quant à ce que signifie la perception, parce que le mot est utilisé à la fois pour la prise de conscience et pour son interprétation. Or tu ne peux pas être conscient sans interpréter, car ce que tu perçois est ton interprétation.
Ce cours est parfaitement clair. Si tu ne le vois pas clairement, c’est parce que ton interprétation va à son encontre; par conséquent, tu ne le crois pas. Et puisque la croyance détermine la perception, tu ne perçois pas ce qu’il signifie et par conséquent tu ne l’acceptes pas. Or différentes expériences conduisent à différentes croyances, et avec elles à différentes perceptions. Car les perceptions sont apprises avec les croyances, et le fait est que l’expérience enseigne. Je te conduis vers un nouveau type d’expérience que tu seras de moins en moins désireux de nier. Apprendre du Christ est facile, car percevoir avec Lui n’implique aucun effort. Ses perceptions sont ce dont tu es naturellement conscient, et ce sont seulement les distorsions que tu introduis qui te fatiguent. Laisse le Christ en toi interpréter pour toi, et n’essaie pas de limiter ce que tu vois par de petites croyances étroites qui sont indignes du Fils de Dieu. Car jusqu’à ce que le Christ ne vienne à Lui-même, le Fils de Dieu se verra lui-même comme étant sans Père.
Je suis ta résurrection et ta vie. Tu vis en moi parce que tu vis en Dieu. Et chacun vit en toi, comme tu vis en chacun. Peux-tu, donc, percevoir l’indignité en un frère sans la percevoir en toimême ? Et peux-tu la percevoir en toi-même sans la percevoir en Dieu? Crois en la résurrection parce qu’elle a été accomplie, et elle a été accomplie en toi. Cela est aussi vrai maintenant que ce le sera jamais, car la résurrection est la Volonté de Dieu, Qui ne connaît pas de temps et pas d’exceptions. Mais ne fais pas toi-même d’exceptions, ou tu ne percevras pas ce qui a été accompli pour toi. Car nous montons ensemble vers le Père, ainsi qu’au commencement, maintenant et à jamais, car telle est la nature du Fils de Dieu comme son Père l’a créé.
Ne sous-estime pas le pouvoir de la dévotion du Fils de Dieu, ni le pouvoir que le dieu qu’il adore a sur lui. Car il se place luimême à l’autel de son dieu, que ce soit le dieu qu’il a fait ou le Dieu Qui l’a créé. Voilà pourquoi son esclavage est aussi complet que sa liberté, car il n’obéira qu’au dieu qu’il accepte. Le dieu de la crucifixion exige qu’il crucifie, et ses adorateurs obéissent. En son nom ils se crucifient eux-mêmes, croyant que le pouvoir du Fils de Dieu est né du sacrifice et de la douleur. Le Dieu de la résurrection n’exige rien, car il n’a pas pour Volonté d’enlever. Il ne requiert pas l’obéissance, car l’obéissance implique la soumission. Il voudrait seulement que tu apprennes ce qu’est ta volonté et que tu la suives, non pas dans un esprit de sacrifice et de soumission mais dans la joie de la liberté.
La résurrection doit gagner ton allégeance dans la joie, parce qu’elle est le symbole de la joie. Toute sa puissance irrésistible tient au fait qu’elle représente ce que tu veux être. La liberté de laisser derrière toi tout ce qui te blesse, t’humilie et t’effraie ne peut pas t’être imposée, mais elle peut t’être offerte par la grâce de Dieu. Et tu peux l’accepter par Sa grâce, car Dieu est plein de grâce pour Son Fils, l’acceptant pour Sien sans aucune question. Qui, donc, est le tien? Le Père t’a donné tout ce qui est à Lui, et Lui-même est à toi avec eux. Garde-les en leur résurrection, car autrement tu ne t’éveilleras pas en Dieu, en sécurité et entouré de ce qui est à toi à jamais.
Tu ne trouveras pas la paix avant d’avoir retiré les clous des mains du Fils de Dieu et d’avoir ôté la dernière épine de son front. L’Amour de Dieu entoure Son Fils que le dieu de la crucifixion condamne. N’enseigne pas que je suis mort en vain. Enseigne plutôt que je ne suis pas mort en démontrant que je vis en toi. Car défaire la crucifixion du Fils de Dieu, c’est l’oeuvre de la rédemption dans laquelle chacun a un rôle d’égale valeur. Son Fils non coupable, Dieu ne le juge pas. S’étant donné Lui-même à lui, comment pourrait-il en être autrement?
Tu t’es cloué à une croix et tu as placé une couronne d’épines sur ta propre tête. Or tu ne peux pas crucifier le Fils de Dieu, car la Volonté de Dieu ne peut pas mourir. Son Fils a été rédimé de sa propre crucifixion, et tu ne peux pas assigner à la mort celui à qui Dieu a donné la vie éternelle. Le rêve de la crucifixion pèse encore lourd sur tes yeux, mais ce que tu vois en rêve n’est pas la réalité. Tant que tu perçois le Fils de Dieu comme crucifié, tu es endormi. Et aussi longtemps que tu crois pouvoir le crucifier, tu fais seulement des cauchemars. Toi qui commences à t’éveiller, tu es encore conscient des rêves et tu ne les as pas encore oubliés. L’oubli des rêves et la conscience du Christ viennent avec le réveil des autres afin qu’ils partagent ta rédemption.
Tu t’éveilleras à ton propre appel, car l’Appel à l’éveil est audedans de toi. Si je vis en toi, tu es éveillé. Or tu dois voir les oeuvres que je fais par toi, sinon tu ne percevras pas que je les ai faites pour toi. Ne fixe pas de limites à ce que tu me crois capable de faire par toi, sinon tu n’accepteras pas ce que je peux faire pour toi. Or cela est déjà fait, et à moins que tu ne donnes tout ce que tu as reçu, tu ne connaîtras pas que ton rédempteur est vivant et que tu t’es éveillé avec lui. La rédemption n’est reconnue qu’en la partageant.
Le Fils de Dieu est sauvé. N’apporte que cette prise de conscience à la Filialité et tu auras dans la rédemption un rôle qui a autant de valeur que le mien. Car ton rôle doit être pareil au mien si tu l’apprends de moi. Si tu crois que le tien est limité, tu limites le mien. Il n’y a pas d’ordre de difficulté dans les miracles parce que tous les Fils de Dieu sont d’égale valeur, et leur égalité est leur unité. Tout le pouvoir de Dieu est en chaque partie de Lui, et rien de ce qui contredit Sa Volonté n’est ni grand ni petit. Ce qui n’existe pas n’a ni taille ni mesure. À Dieu toutes choses sont possibles. Et au Christ il est donné d’être comme le Père.
Merci!
Namhâ