VI. Le pont vers le monde réel
La quête de la relation particulière est le signe que tu t’assimiles à l’ego et non à Dieu. Car la relation particulière n’a de valeur que pour l’ego. Pour l’ego, à moins qu’une relation n’ait une valeur particulière, elle n’a pas de signification, car il perçoit tout amour comme particulier. Or cela ne peut pas être naturel, car c’est différent de la relation de Dieu et de Son Fils; et toutes les relations qui sont différentes de celle-là doivent être contre nature. Car Dieu a créé l’amour tel qu’il le voulait, et Il l’a donné
tel qu’il est. L’amour n’a pas de signification, sauf tel que son Créateur l’a défini par Sa Volonté. Il est impossible de le définir autrement et de le comprendre.
L’amour est liberté. Le chercher en te mettant en esclavage, c’est te séparer de lui. Pour l’Amour de Dieu, ne cherche plus l’union dans la séparation ni la liberté dans l’esclavage ! Comme tu délivres, ainsi tu seras délivré. N’oublie pas cela, sinon l’Amour sera incapable de te trouver et de te consoler.
Il est une façon dont le Saint-Esprit demande ton aide, si tu veux bien de la Sienne. L’instant saint est Son aide la plus précieuse pour te protéger de l’attraction de la culpabilité, qui est le réel appât dans la relation particulière. Tu ne reconnais pas que cela est son réel attrait, car l’ego t’a enseigné que la liberté réside en elle. Or plus tu regardes de près la relation particulière, plus il devient apparent qu’elle doit favoriser la culpabilité et donc qu’elle doit emprisonner.
La relation particulière est totalement in-signifiante sans un corps. Si tu l’estimes, tu dois aussi estimer le corps. Et ce que tu estimes, tu le gardes. La relation particulière est un mécanisme pour limiter ton soi à ton corps, et pour limiter ta perception des autres aux leurs. Les Grands Rayons établiraient le manque total de valeur de la relation particulière, s’ils étaient vus. Car en les voyant le corps disparaîtrait, parce qu’il perdrait sa valeur. Ainsi tout ce que tu investis pour le voir lui serait retiré.
Tu vois le monde que tu estimes. De ce côté-ci du pont, tu vois le monde des corps séparés, cherchant à se joindre les uns aux autres en des unions séparées, et à devenir un en perdant. Lorsque deux individus cherchent à devenir un, ils essaient de faire décroître leur immensité. Chacun voudrait nier sa puissance, car l’union séparée exclut l’univers. Ce qui est laissé au-dehors excède de loin ce qu’on voudrait y faire entrer, car Dieu est laissé au-dehors et on y fait entrer rien. Si une seule de ces unions était faite dans une foi parfaite, l’univers y entrerait. Or la relation particulière que cherche l’ego n’inclut même pas un seul individu entier. L’ego ne veut qu’une partie de lui et ne voit que cette partie et rien d’autre.
De l’autre côté du pont, c’est tellement différent ! Pendant un certain temps le corps est encore vu, mais pas exclusivement, comme il est vu ici. La petite étincelle qui tient en elle-même les Grands Rayons est aussi visible, et cette étincelle ne peut pas être longtemps limitée à la petitesse. Une fois que tu auras traversé le pont, la valeur du corps aura tellement diminué à tes yeux que tu ne verras plus du tout le besoin de le magnifier. Car tu te rendras compte que la seule valeur qu’ait le corps est de te permettre d’amener tes frères avec toi jusqu’au pont, pour y être délivrés ensemble.
Le pont lui-même n’est rien de plus qu’une transition dans la façon de voir de la réalité. De ce côté-ci, tout ce que tu vois est grossièrement distordu et complètement hors de proportion. Ce qui est petit et insignifiant est magnifié et ce qui est fort et puissant est réduit à la petitesse. Dans la transition, il y a une période de confusion durant laquelle il se peut qu’un sentiment de réelle désorientation se produise. Mais ne la crains pas, car cela signifie seulement que tu as été désireux de lâcher prise du cadre de référence distordu qui semblait assurer la cohésion de ton monde. Ce cadre de référence est construit autour de la relation particulière. Sans cette illusion, il ne pourrait y avoir pour toi de signification à chercher encore ici.
Ne crains pas d’être brusquement soulevé et précipité dans la réalité. Le temps est bon, et si tu l’utilises au profit de la réalité, il suivra doucement ton rythme pendant ta transition. Il y a urgence uniquement à dégager ton esprit de sa position fixe ici. Cela ne te laissera pas sans demeure ni sans cadre de référence. La période de désorientation, qui précède la transition proprement dite, est bien plus courte que le temps qu’il a fallu pour fixer ton esprit si fermement sur les illusions. Tout retard te blessera maintenant plus qu’avant, pour la seule raison que tu te rends compte que c’est un retard, et que l’évasion hors de la douleur est réellement possible. Trouve espoir et consolation, plutôt que désespoir, en ceci : Tu ne pourrais pas longtemps trouver ici même l’illusion de l’amour dans une relation particulière. Car tu n’es plus entièrement insane et tu reconnaîtras vite pour ce qu’elle est la culpabilité de la trahison de soi.
Rien de ce que tu cherches à renforcer dans la relation particulière ne fait réellement partie de toi. Et tu ne peux pas garder une partie du système de pensée qui t’enseignait qu’elle était réelle et comprendre la Pensée qui connaît ce que tu es. Tu as permis à la Pensée de ta réalité d’entrer dans ton esprit, et parce que tu l’as invitée, elle demeurera avec toi. Ton amour pour elle ne te permettra pas de te trahir toi-même, et tu ne pourrais pas entrer dans une relation où elle ne pourrait pas venir avec toi, car tu ne voudrais pas en être séparé.
Réjouis-toi d’avoir échappé au simulacre de salut que l’ego t’offrait, et ne reviens pas avec nostalgie sur la parodie qu’il a faite de tes relations. Personne maintenant n’a besoin de souffrir, car tu es rendu trop loin pour céder à l’illusion de beauté et de sainteté de la culpabilité. Seuls ceux qui sont entièrement insanes pourraient regarder la mort et la souffrance, la maladie et le désespoir, et la voir ainsi. Ce que la culpabilité a forgé est laid, apeurant et très dangereux. Ne vois là aucune illusion de vérité et de beauté. Et sois reconnaissant de ce qu’il y a une place où la vérité et la beauté t’attendent. Va à leur rencontre avec joie et apprends comme beaucoup t’attend pour le simple désir de renoncer à rien parce que ce n’est rien.
La nouvelle perspective que tu gagneras à traverser le pont sera de comprendre où est le Ciel. De ce côté-ci, il semble être à l’extérieur et par-delà le pont. Or en traversant pour te joindre à lui, c’est lui qui se joint à toi et devient un avec toi. Alors tu penseras, étonné et ravi, que pour tout cela tu as renoncé à rien ! La joie du Ciel, qui n’a pas de limite, est augmentée de chaque lumière qui retourne prendre en lui sa juste place. N’attends pas plus longtemps, pour l’Amour de Dieu et de toi. Et puisse l’instant saint te donner des ailes, comme il le fera sûrement si tu le laisses seulement venir à toi.
Le Saint-Esprit ne demande ton aide qu’en ce petit peu : Chaque fois que tes pensées s’égarent vers une relation particulière qui t’attire encore, entre avec Lui dans un instant saint et là laisse- Le te délivrer. Il a seulement besoin de ton désir de partager Son point de vue pour te le donner complètement. Et ton désir n’a pas besoin d’être complet parce que le Sien est parfait. C’est Sa tâche d’expier ton indésir par Sa foi parfaite, et c’est Sa foi que tu partages là avec Lui. Du fait que tu as reconnu ton indésir d’être délivré, Son parfait désir t’est donné. Fais appel à Lui, car le Ciel répond à Son Appel. Et laisse-Le faire appel au Ciel pour toi.
Merci!!
Namhâ