V. Le guérisseur non guéri

L'Éveil du Rêve

V. Le guérisseur non guéri

Le plan de l’ego pour le pardon est bien plus utilisé que celui de Dieu. C’est qu’il est entrepris par des guérisseurs non guéris et il est donc de l’ego. Considérons maintenant plus attentivement le guérisseur non guéri. Par définition, il essaie de donner ce qu’il n’a pas reçu. Si le guérisseur non guéri est théologien, par exemple, il commencera peut-être par cette prémisse : «Je suis un pauvre pécheur, comme toi. » S’il est psychothérapeute, il est plus probable qu’il commence par la croyance tout aussi incroyable que l’attaque est réelle à la fois pour lui et pour le patient, mais qu’elle n’a d’importance ni pour l’un ni pour l’autre.


J’ai dit maintes fois que les croyances de l’ego ne peuvent pas être partagées, et c’est pourquoi elles sont irréelles. Comment, donc, le fait de les « découvrir» peut-il les rendre réelles? Chaque guérisseur qui recherche la vérité dans les fantasmes doit être non guéri, parce qu’il ne sait pas où chercher la vérité et il n’a donc pas de réponse au problème de la guérison.


C’est un avantage de faire venir les cauchemars à la conscience, mais seulement pour enseigner qu’ils ne sont pas réels et que tout ce qu’ils contiennent est in-signifiant. Le guérisseur non guéri ne peut pas faire cela parce qu’il ne le croit pas. Tous les guérisseurs non guéris suivent le plan de l’ego pour le pardon, sous une forme ou sous une autre. S’ils sont théologiens, ils sont susceptibles de se condamner eux-mêmes, d’enseigner la condamnation et de préconiser une solution apeurante. Projetant la condamnation sur Dieu, ils Le font paraître vengeur et craignent Son châtiment. Ce qu’ils ont fait, c’est simplement de s’identifier à l’ego, et en percevant ce qu’il fait, ils se condamnent eux-mêmes à cause de cette confusion. Il est compréhensible qu’il y ait eu des révoltes contre ce concept, mais c’est encore y croire que de se révolter contre lui.


Certaines formes plus récentes du plan de l’ego aident aussi peu que les plus anciennes, parce que la forme n’importe pas et le contenu n’a pas changé. Sous l’une de ces formes nouvelles, par exemple, il se peut qu’un psychothérapeute interprète les symboles de l’ego dans un cauchemar et les utilise ensuite pour prouver que le cauchemar est réel. L’ayant rendu réel, il tente alors d’en dissiper les effets en dépréciant l’importance du rêveur. Ce serait une approche guérissante si le rêveur était aussi identifié comme irréel. Or si le rêveur est assimilé à l’esprit, le pouvoir correcteur de l’esprit par le Saint-Esprit est nié. Même comme l’ego l’entend, c’est une contradiction, contradiction qu’il remarque habituellement même dans sa confusion.


S’il faut réduire l’importance de l’esprit pour contrebalancer la peur, comment cela peut-il développer la force du moi? C’est à cause de telles incohérences manifestes que personne n’a jamais réellement expliqué ce qui arrive en psychothérapie. En réalité, il n’arrive rien. Il n’est rien arrivé de réel au guérisseur non guéri, et il doit apprendre de son propre enseignement. Son ego cherchera toujours à obtenir quelque chose de la situation. Par conséquent, le guérisseur non guéri ne sait pas comment donner et ne peut donc pas partager. Il ne peut pas corriger parce qu’il ne travaille pas correctivement. Il croit qu’il lui appartient d’enseigner au patient ce qui est réel, bien qu’il ne le sache pas lui-même.


Que devrait-il donc arriver? Quand Dieu dit : « Que la lumière soit», la lumière fut. Peux-tu trouver la lumière en analysant les ténèbres comme le fait le psychothérapeute, ou comme le théologien, en reconnaissant les ténèbres en toi-même puis en cherchant une lointaine lumière pour les chasser, tout en soulignant son éloignement? La guérison n’est pas mystérieuse. Rien ne changera à moins d’avoir été compris, puisque la lumière est compréhension. Un «pauvre pécheur» ne peut pas être guéri sans magie, pas plus qu’un « esprit sans importance » ne peut s’estimer lui-même sans magie.


Sous ces deux formes, donc, l’approche de l’ego doit arriver à une impasse : cette caractéristique « situation impossible » à laquelle l’ego conduit toujours. Cela peut aider quelqu’un de lui montrer vers quoi il se dirige, mais c’est peine perdue si on ne l’aide pas aussi à changer de direction. Le guérisseur non guéri ne peut pas faire cela pour lui, puisqu’il ne peut pas le faire pour lui-même. La seule contribution signifiante qu’un guérisseur puisse faire, c’est de présenter l’exemple de quelqu’un dont la direction a été changée pour lui et qui ne croit plus à aucune sorte de cauchemars. C’est donc la lumière dans son esprit qui répondra au questionneur, qui doit décider avec Dieu que la lumière est parce qu‘il la voit. Et parce qu’il la reconnaît, le guérisseur connaît qu’elle est là. C’est ainsi que la perception est finalement traduite en connaissance. Le faiseur de miracles commence par percevoir la lumière, puis il traduit sa perception en assurance en l’étendant continuellement et en acceptant qu’elle soit reconnue. Ses effets l’assurent qu’elle est là.


Un thérapeute ne guérit pas : il laisse la guérison se faire. Il peut indiquer les ténèbres mais il ne peut pas apporter la lumière de lui-même, car la lumière n’est pas de lui. Or, étant pour lui, elle doit être aussi pour son patient. Le Saint-Esprit est le seul Thérapeute. Dans toute situation où Il est le Guide, Il rend la guérison très claire. Tu ne peux que Le laisser remplir Sa fonction. Il n’a pas besoin d’aide pour cela. Il te dira exactement quoi faire pour aider qui que ce soit qu’il envoie à toi pour être aidé, et Il lui parlera par toi si tu n’interfères pas. Souviens-toi que c’est toi qui choisis le guide pour aider, et le mauvais choix n’aidera pas. Mais souviens-toi aussi que le bon aidera. Fais-Lui confiance, car l’aide est Sa fonction, et Il est de Dieu. Comme tu éveilleras d’autres esprits au Saint-Esprit, par Lui et non par toi-même, tu comprendras que tu n’obéis pas aux lois de ce monde. Mais les lois auxquelles tu obéis marchent. L’énoncé : « Ce qui est bon est ce qui marche » est judicieux quoique insuffisant. Seul ce qui est bon peut marcher. Rien d’autre ne marche.


Ce cours présente une situation d’apprentissage très directe et très simple, et il fournit le Guide Qui te dit quoi faire. Si tu le fais, tu verras qu’il marche. Ses résultats sont plus convaincants que ses mots. Ils te convaincront que les mots sont vrais. En suivant le bon Guide, tu apprendras la plus simple de toutes les leçons :


C’est à leurs fruits que vous les connaîtrez, et qu’ils se connaîtront eux-mêmes.

Merci!

Namhâ