V. Guérison et inchangeabilité de l’esprit

L'Éveil du Rêve

V. Guérison et inchangeabilité de l’esprit

Le corps n’est rien de plus qu’un cadre pour le développement des aptitudes, ce qui est tout à fait à part de l’usage qui en est fait. Ça, c’est une décision. Les effets de la décision de l’ego à cet égard sont tellement apparents qu’il n’est pas besoin d’élaborer, mais la décision du Saint-Esprit de n’utiliser le corps que pour la communication est si étroitement liée à la guérison qu’il est besoin de clarifier. Manifestement, le guérisseur non guéri ne comprend pas sa propre vocation.


Seuls les esprits communiquent. Puisque l’ego ne peut pas oblitérer l’impulsion à communiquer parce que c’est aussi l’impulsion à créer, il peut seulement t’enseigner que le corps peut à la fois communiquer et créer, et qu’il n’a donc pas besoin de l’esprit. Ainsi l’ego essaie de t’enseigner que le corps peut agir comme l’esprit et par conséquent qu’il se suffit à lui-même. Or nous avons appris que la conduite n’est le niveau ni pour l’enseignement ni pour l’apprentissage, puisque tu peux agir conformément à ce que tu ne crois pas. En faisant cela, toutefois, tu t’affaiblis à la fois comme enseignant et comme apprenant parce que, ainsi qu’il a été maintes fois souligné, c’est ce que tu crois que tu enseignes. Une leçon incohérente sera mal enseignée et mal apprise. Si tu enseignes à la fois la maladie et la guérison, tu es à la fois un mauvais enseignant et un mauvais apprenant.


Guérir est la seule aptitude que chacun puisse et doive développer, s’il veut être guéri. La guérison est la forme de communication du Saint-Esprit en ce monde, et c’est la seule qu’il accepte. Il n’en reconnaît pas d’autre, parce qu’il n’accepte pas la confusion que fait l’ego entre l’esprit et le corps. Les esprits peuvent communiquer, mais ils ne peuvent blesser. Le corps au service de l’ego peut blesser d’autres corps, mais cela ne peut pas se produire à moins que le corps n’ait déjà été confondu avec l’esprit. Cette situation aussi peut être utilisée aussi bien pour la guérison que pour la magie, mais tu dois te souvenir que la magie comporte toujours la croyance que la guérison est nuisible. Cette croyance est sa prémisse totalement insane, et elle agit en conséquence.


La guérison ne fait que fortifier. La magie essaie toujours d’affaiblir. La guérison ne perçoit rien chez le guérisseur que tous les autres ne partagent avec lui. La magie voit toujours quelque chose de «particulier» chez le guérisseur, dont il croit pouvoir faire don à quelqu’un qui ne l’a pas. Peut-être croit-il que le don lui vient de Dieu, mais il est tout à fait évident qu’il ne comprend pas Dieu s’il pense avoir quelque chose qui manque aux autres.


Le Saint-Esprit n’oeuvre pas au hasard, et la guérison qui vient de Lui opère toujours. À moins que le guérisseur ne guérisse toujours par Lui, les résultats varieront. Or la guérison elle-même est constante, puisque seule la constance est libre de tout conflit, et seuls ceux qui sont libres de tout conflit sont entiers. En acceptant des exceptions et en admettant qu’il puisse parfois guérir et parfois non, le guérisseur, manifestement, accepte l’inconstance. Il est donc en conflit et il enseigne le conflit. Est-il possible que quelque chose de Dieu ne soit pas pour tous et pour toujours? L’amour est incapable d’une quelconque exception. C’est seulement s’il y a la peur que l’idée d’exceptions semble être signifiante. Les exceptions sont apeurantes parce qu’elles sont faites par la peur. « Le guérisseur apeuré » est une contradiction dans les termes, et c’est donc un concept que seul un esprit en conflit pourrait percevoir comme signifiant.


La peur ne réjouit pas. La guérison, si. La peur fait toujours des exceptions. La guérison n’en fait jamais. La peur produit la dissociation, parce qu’elle induit la séparation. La guérison produit toujours l’harmonie, parce qu’elle procède de l’intégration. Elle est prévisible parce qu’on peut compter sur elle. Sur tout ce qui est de Dieu l’on peut compter, parce que tout de Dieu est entièrement réel. On peut compter sur la guérison parce qu’elle est inspirée par Sa Voix et est en accord avec Ses lois. Or si la guérison est constante, elle ne peut pas être comprise inconstamment. Compréhension veut dire constance et cohérence, parce que Dieu veut dire constance et cohérence. Puisque c’est Sa signification, c’est aussi la tienne. Ta signification ne peut pas être en désaccord avec la Sienne, parce que toute ta signification, et ta seule signification, vient de la Sienne et est pareille à la Sienne. Dieu ne peut pas être en désaccord avec Lui-même, et tu ne peux pas être en désaccord avec Lui. Tu ne peux pas séparer ton Soi de ton Créateur, Qui t’a créé en partageant Son Être avec toi.


Le guérisseur non guéri veut la gratitude de ses frères, mais lui-même n’a pas de gratitude pour eux. C’est qu’il pense qu’il leur donne quelque chose et qu’il ne reçoit pas en retour quelque chose d’aussi désirable. Son enseignement est limité parce qu’il apprend si peu. Sa leçon de guérison est limitée par sa propre ingratitude, qui est une leçon de maladie. Le véritable apprentissage est constant et son pouvoir de changement est si fort qu’un Fils de Dieu peut reconnaître son propre pouvoir en un instant et changer le monde l’instant suivant. C’est parce qu’en changeant d’esprit, il a changé le plus puissant mécanisme qui lui ait jamais été donné pour changer. Cela ne contredit en rien l’inchangeabilité de l’esprit tel que Dieu l’a créé, mais tu penses l’avoir changé tant que tu apprends par l’ego. Cela te place dans une position où tu as besoin d’apprendre une leçon qui semble contradictoire : tu dois apprendre à changer d’esprit sur ton esprit. C’est la seule façon pour toi d’apprendre qu’il est inchangeable.


Quand tu guéris, c’est exactement ce que tu apprends. Tu reconnais l’esprit inchangeable en ton frère, en te rendant compte qu’il n’aurait pas pu changer d’esprit. C’est ainsi que tu perçois le Saint-Esprit en lui. Il n’y a que le Saint-Esprit en lui Qui ne change jamais d’Esprit. Il pense peut-être lui-même qu’il peut le faire, sinon il ne se percevrait pas comme malade. Par conséquent, il ne connaît pas ce qu’est son Soi. Si tu ne vois que l’inchangeable en lui, tu ne l’as pas réellement changé. En changeant d’esprit sur le sien pour lui, tu l’aides à défaire le changement que son ego pense avoir fait en lui.


De même que tu peux entendre deux voix, de même tu peux voir de deux façons. L’une te montre une image, ou une idole que tu peux adorer de peur, mais que tu n’aimeras jamais. L’autre te montre seulement la vérité, que tu aimeras parce que tu la comprendras. Comprendre, c’est apprécier, parce que tu peux t’identifier à ce que tu comprends et, en en faisant une partie de toi, tu l’as accepté avec amour. C’est ainsi que Dieu Lui-même t’a créé : en te comprenant, en t’appréciant et en t’aimant. L’ego est totalement incapable de comprendre cela, parce qu’il ne comprend pas ce qu’il fait, ne l’apprécie pas et ne l’aime pas. Il incorpore pour enlever. Il croit littéralement que chaque fois qu’il prive quelqu’un de quelque chose, lui-même augmente. J’ai souvent parlé de l’augmentation du Royaume par tes créations, qui ne peuvent être créées que comme tu l’as été. Toute la gloire et la joie parfaite qui sont le Royaume se trouvent en toi pour être données. Ne veux-tu pas les donner?


Tu ne peux pas oublier le Père parce que je suis avec toi, et je ne peux pas L’oublier. M’oublier, moi, c’est t’oublier toi-même et oublier Celui Qui t’a créé. Nos frères sont oublieux. C’est pourquoi ils ont besoin que tu te souviennes de moi et de Celui Qui m’a créé. Par ce souvenir, tu peux changer leur esprit sur eux-mêmes, comme je peux changer le tien. Ton esprit est une lumière si puissante que tu peux regarder dans leurs esprits et les éclairer, comme je peux éclairer le tien. Je ne veux pas partager mon corps dans la communion parce que cela est ne rien partager. Est-ce que j’essaierais de partager une illusion avec les enfants très saints d’un très saint Père? Or je veux partager mon esprit avec toi parce que nous sommes d’un seul Esprit, et cet Esprit est le nôtre. Ne vois que cet Esprit partout parce que cela seul est partout et en tout. Il est tout parce qu’il englobe toutes choses en lui. Béni sois-tu de ne percevoir que cela, parce que tu ne perçois que ce qui est vrai.


Viens donc à moi et apprends ce qu’est la vérité en toi. L’esprit que nous partageons, tous nos frères le partagent, et quand nous les voyons véritablement ils sont guéris. Laisse ton esprit luire avec le mien sur leurs esprits, et par notre gratitude envers eux les rendre conscients de la lumière en eux. En retour, cette lumière luira sur toi et sur la Filialité tout entière, parce que c’est le don qu’il convient pour toi d’offrir à Dieu. Il l’acceptera et le donnera à la Filialité, parce qu’il est acceptable pour Lui et donc pour Ses Fils. C’est la véritable communion avec le Saint-Esprit, Qui voit l’autel de Dieu en chacun, te le fait apprécier et ainsi t’appelle à aimer Dieu et Sa création. Tu ne peux apprécier la Filialité que ne faisant qu’un. Cela fait partie de la loi de la création et donc cela gouverne toute pensée.

Merci!

Namhâ