IV. L’illusion et la réalité de l’amour

L'Éveil du Rêve

IV. L’illusion et la réalité de l’amour

N’aie pas peur de regarder la relation de haine particulière, car la liberté consiste à la regarder. Il serait impossible de ne pas connaître la signification de l’amour, si ce n’était de cela. Car la relation d’amour particulière, dans laquelle la signification de l’amour est cachée, n’est entreprise que pour compenser la haine, et non pour en lâcher prise. Sous tes yeux grand ouverts ton salut apparaît clairement quand tu regardes cela. Tu ne peux pas limiter la haine. La relation d’amour particulière ne la compensera pas, elle ne fera que l’enterrer et la soustraire à ta vue. Il est essentiel de la mettre en vue sans rien tenter pour la cacher. Car c’est la tentative pour équilibrer la haine par l’amour qui rend l’amour in-signifiant pour toi. En cela réside une division dont tu ne saisis pas toute la mesure. Et jusqu’à ce que tu le fasses, la division restera non reconnue et par conséquent non guérie.


Les symboles de la haine contre les symboles de l’amour jouent un conflit qui n’existe pas. Car les symboles représentent quelque chose d’autre, et le symbole de l’amour est sans signification si l’amour est tout. Tu passeras indemne par ce dernier défaire, et tu en émergeras enfin comme toi-même. C’est la dernière étape en vue d’être prêt pour Dieu. Ne sois pas indésireux maintenant : tu es trop proche et tu traverseras le pont en parfaite sécurité, doucement traduit de la guerre en la paix. Car l’illusion de l’amour ne satisfera jamais, mais sa réalité, qui t’attend de l’autre côté, te donnera tout.


La relation d’amour particulière est une tentative pour limiter les effets destructeurs de la haine en trouvant un havre au milieu de la tempête de la culpabilité. Elle ne tente rien pour s’élever au-dessus de la tempête, dans la lumière du soleil. Au contraire, elle insiste sur la culpabilité à l’extérieur du havre en tentant de dresser contre elle des barricades et en s’y enfermant. La relation d’amour particulière n’est pas perçue comme une valeur en soi mais comme un endroit sûr d’où la haine est coupée et tenue à l’écart. Le partenaire dans la relation d’amour particulière n’est acceptable qu’aussi longtemps qu’il sert ce but. La haine peut entrer dans la relation et dans certains domaines est même la bienvenue, mais c’est encore l’illusion de l’amour qui la maintient. Si l’illusion s’en va, la relation est rompue ou devient insatisfaisante pour cause de désillusionnement.


L’amour n’est pas une illusion. C’est un fait. Là où le désillusionnement est possible, là n’était pas l’amour mais la haine. Car la haine est une illusion, et ce qui peut changer n’a jamais été l’amour. Il est sûr que ceux qui en choisissent certains comme partenaires, dans quelque domaine de la vie que ce soit, et qui les utilisent dans n’importe quel but qu’ils ne voudraient pas partager avec d’autres, cherchent à vivre avec la culpabilité plutôt que d’en mourir. Cela est le choix qu’ils voient. Et l’amour, pour eux, n’est qu’une évasion hors de la mort. Ils le cherchent désespérément, mais non dans la paix où il viendrait à eux avec joie et tout doucement. Et quand ils découvrent que la peur de la mort est toujours là qui les guette, la relation d’amour ne donne plus l’illusion d’être ce qu’elle n’est pas. Quand les barricades élevées contre elle sont brisées, la peur se précipite à l’intérieur et la haine triomphe.


Il n’y a pas de triomphes de l’amour. Seule la haine se préoccupe le moindrement du «triomphe de l’amour». L’illusion de l’amour peut triompher de l’illusion de la haine, mais toujours au prix de faire des deux des illusions. Aussi longtemps que durera l’illusion de la haine, aussi longtemps l’amour sera une illusion pour toi. Et alors le seul choix qui reste possible, c’est de savoir quelle illusion tu préfères. Il n’y a pas de conflit dans le choix entre la vérité et l’illusion. Vu sous cet angle, personne n’hésiterait. Mais le conflit entre dès l’instant que le choix semble se poser entre deux illusions; mais ce choix n’a pas d’importance. Là où le choix est aussi dangereux que ce soit l’un ou l’autre, la décision ne peut être que désespérante.


Ta tâche n’est pas de chercher l’amour mais simplement de chercher et de trouver au dedans de toi toutes les barrières que tu as bâties contre lui. Il n’est pas nécessaire de chercher ce qui est vrai, mais il est nécessaire de chercher ce qui est faux. Toute illusion est illusion de peur, quelque forme qu’elle prenne. Et la tentative pour échapper d’une illusion dans une autre est vouée à l’échec. Si tu cherches l’amour à l’extérieur de toi, tu peux être certain que tu perçois de la haine au-dedans, et tu en as peur. Or la paix ne viendra jamais de l’illusion de l’amour mais seulement de sa réalité.


Reconnais ceci, car c’est vrai, et la vérité doit être reconnue pour être distinguée de l’illusion : La relation d’amour particulière est une tentative pour porter l’amour dans la séparation. Et, comme tel, ce n’est rien de plus qu’une tentative pour porter l’amour dans la peur, et le rendre réel dans la peur. En contravention fondamentale de l’unique condition de l’amour, la relation d’amour particulière voudrait accomplir l’impossible. Comment, si ce n’est dans l’illusion, cela pourrait-il se faire ? Il est essentiel que nous regardions de très près ce que tu penses exactement pouvoir faire pour résoudre ce dilemme, qui te semble très réel et qui pourtant n’existe pas. Tu es venu près de la vérité et cela seul se dresse entre toi et le pont qui t’y conduit.


Le Ciel attend en silence, et tes créations te tendent la main pour t’aider à traverser et à les accueillir. Car c’est elles que tu cherches. Tu ne cherches que ta propre complétude et c’est elles qui te rendent complet. La relation d’amour particulière n’est qu’un piètre substitut à ce qui te rend entier en vérité et non dans l’illusion. Ta relation avec elles est sans culpabilité, et cela te permet de regarder tous tes frères avec gratitude, parce que tes créations ont été créées en union avec eux. Accepter tes créations, c’est accepter l’Unité de la création, sans laquelle tu ne pourrais jamais être complet. Nulle particularité ne peut t’offrir ce que Dieu a donné, et ce que tu donnes en étant joint à Lui.


De l’autre côté du pont est ta complétude, car tu seras entier en Dieu, ne désirant rien de particulier mais seulement d’être entièrement pareil à Lui, Le complétant par ta complétude. Ne crains pas de traverser pour entrer en la demeure de la paix et de la parfaite sainteté. C’est là seulement que la complétude de Dieu et de Son Fils est établie à jamais. Ne cherche pas cela dans le morne monde de l’illusion, où rien n’est certain et tout manque de te satisfaire. Au Nom de Dieu, sois entièrement désireux d’abandonner toutes les illusions. Dans toute relation où tu es entièrement désireux d’accepter la complétude, et seulement cela, Dieu est là complété, et Son Fils avec Lui.


Le pont qui mène à l’union en toi doit mener à la connaissance, car il fut construit avec Dieu à tes côtés et il te mènera droit vers Lui où repose ta complétude, entièrement compatible avec la Sienne. Chaque illusion que tu acceptes dans ton esprit en jugeant qu’elle est atteignable t’enlève ton propre sentiment de complétude et nie ainsi l’Entièreté de ton Père. Chaque fantasme, qu’il soit d’amour ou de haine, te prive de la connaissance, car les fantasmes sont le voile derrière lequel la vérité est cachée. Pour lever le voile qui semble si sombre et si pesant, il est seulement besoin d’accorder plus de valeur à la vérité qu’à tout fantasme et d’être entièrement indésireux de te contenter de l’illusion à la place de la vérité.


Ne voudrais-tu pas passer au travers de la peur jusqu’à l’amour? Car tel semble être le voyage. L’amour appelle, mais la haine voudrait que tu restes. N’écoute pas l’appel de la haine et ne vois pas de fantasmes. Car ta complétude réside dans la vérité, et nulle part ailleurs. Ne vois dans l’appel de la haine, et dans chaque fantasme qui monte pour te retarder, que l’appel à l’aide qui monte sans cesse de toi vers ton Créateur. Ne te répondrait-Il pas, à toi dont la complétude est la Sienne? Il t’aime entièrement sans illusion, comme tu dois aimer. Car l’amour est entièrement sans illusion et par conséquent entièrement sans peur. Celui dont Dieu Se souvient doit être entier. Et Dieu n’a jamais oublié ce qui Le rend entier. Dans ta complétude résident la mémoire de Son Entièreté et Sa gratitude envers toi pour Sa complétude. Dans Son lien avec toi résident à la fois Son incapacité d’oublier et ton aptitude à te souvenir. En Lui sont joints ton désir d’aimer et tout l’Amour de Dieu, Qui ne t’a pas oublié.


Ton Père ne peut pas plus oublier la vérité en toi que tu ne peux manquer de t’en souvenir. Le Saint-Esprit est le Pont vers Lui, fait de ton désir de t’unir à Lui et créé par Sa joie en union avec toi. Le voyage qui semblait sans fin est presque complété, car ce qui est sans fin est très proche. Tu l’as presque reconnu. Avec moi, détourne-toi maintenant fermement de toutes les illusions, et ne laisse rien faire obstacle à la vérité. Nous faisons ensemble le dernier voyage inutile loin de la vérité, et puis ensemble nous allons droit vers Dieu, en joyeuse réponse à l’Appel pour Sa complétude.


Si les relations particulières de toutes sortes entravent la complétude de Dieu, peuvent-elles avoir pour toi une quelconque valeur? Ce qui interfère avec Dieu doit interférer avec toi. Ce n’est que dans le temps que l’interférence avec la complétude de Dieu semble être possible. Il voudrait te porter de l’autre côté du pont qui te soulève du temps jusqu’en l’éternité. Réveille-toi du temps, et réponds sans peur à l’Appel de Celui Qui t’a donné l’éternité en ta création. De ce côté-ci du pont vers l’intemporel, tu ne comprends rien. Mais en le traversant d’un pas léger, soutenu par l’intemporel, tu es dirigé droit au Coeur de Dieu. En son centre, et là seulement, tu es à jamais en sécurité, parce que tu es complet à jamais. Il n’est pas de voile que l’Amour de Dieu en nous deux ensemble ne puisse soulever. La voie vers la vérité est ouverte. Suis-la avec moi.

Merci!

Namhâ