II. Révélation, temps et miracles
La révélation induit une suspension complète mais temporaire du doute et de la peur. Elle reflète la forme originelle de communication entre Dieu et Ses créations, qui implique le sentiment de création extrêmement personnel parfois recherché dans les relations physiques. L’intimité physique ne peut l’atteindre, toute fois, les miracles sont authentiquement interpersonnels, et il en résulte une véritable intimité avec autrui. La révélation t’unit directement à Dieu. Les miracles t’unissent directement à ton frère. Ni l’un ni l’autre n’émane de la conscience mais c’est là que l’expérience des deux est faite. La conscience est l’état qui induit l’action, bien qu’elle ne l’inspire pas. Tu es libre de croire ce que tu choisis de croire, et ce que tu fais témoigne de ce que tu crois. La révélation est intensément personnelle et ne saurait être traduite de façon signifiante. C’est pourquoi toute tentative pour la décrire en mots est impossible. La révélation n’induit que l’expérience. Les miracles, par contre, induisent l’action. Ils sont plus utiles maintenant à cause de leur nature interpersonnelle. Dans cette phase d’apprentissage, il est important de faire des miracles parce que la délivrance de la peur ne peut pas t’être imposée. La révélation est littéralement ineffable parce que c’est l’expérience d’un amour ineffable. La révérence devrait être réservée pour la révélation, à quoi elle s’applique parfaitement et correctement. Elle ne convient pas aux miracles parce que l’état de révérence est adoratif, ce qui suppose qu’un être d’un ordre inférieur se tient devant son Créateur. Tu es une création parfaite et tu ne devrais faire l’expérience de la révérence qu’en la Présence du Créateur de la perfection. Le miracle est donc un signe d’amour entre égaux. Des égaux ne devraient pas ressentir de la révérence les uns pour les autres parce que la révérence suppose l’inégalité. Par conséquent, c’est une réaction inappropriée envers moi. Un frère aîné a droit au respect pour sa plus grande expérience et à l’obéissance pour sa plus grande sagesse. Il a aussi droit à l’amour parce que c’est un frère et au dévouement s’il est dévoué.
C’est seulement mon dévouement qui me donne droit au tien. Il n’y a rien en moi que tu ne puisses atteindre. Je n’ai rien qui ne vienne de Dieu. La différence entre nous maintenant, c’est que je n’ai rien d’autre. Cela me laisse dans un état qui n’est en toi que potentiel. «Nul ne vient au Père que par moi» ne signifie pas que je sois en aucune façon séparé ou différent de toi, excepté dans le temps, et le temps n’existe pas réellement. Cet énoncé est plus significatif si on l’applique à un axe vertical plutôt qu’horizontal. Tu te tiens au-dessous de moi et je me tiens au-dessous de Dieu. Dans le processus « d’ascension », je suis plus haut parce que sans moi la distance entre Dieu et l’homme serait trop grande pour que tu puisses l’embrasser. Je comble la distance comme ton frère aîné d’une part, et de l’autre comme un Fils de Dieu. Mon dévouement pour mes frères m’a mis en charge de la Filialité, que je rends complète parce que je la partage. Cela peut paraître contredire l’énoncé : «Moi et le Père Nous sommes un», mais il y a deux parties à cet énoncé en re-connaissance du fait que le Père est plus grand. Les révélations sont indirectement inspirées par moi parce que je suis proche du Saint-Esprit tout en étant attentif au moment où mes frères sont prêts pour la révélation. Je peux ainsi leur apporter d’en haut plus qu’ils ne peuvent attirer vers eux-mêmes d’en haut. Le Saint-Esprit est le Médiateur de la communication supérieure à inférieure, gardant ouvert pour la révélation le canal direct de Dieu à toi. La révélation n’est pas réciproque. Elle va de Dieu à toi, mais point de toi à Dieu. Le miracle minimise le besoin de temps. Sur le plan longitudinal ou horizontal, la re-connaissance de l’égalité de tous les membres de la Filialité semble comporter un temps presque interminable. Toutefois, le miracle entraîne un passage soudain de la perception horizontale à la verticale. Cela introduit un intervalle d’où le donneur et le receveur émergent tous deux plus loin dans le temps qu’il n’en aurait été autrement. Le miracle a ainsi la propriété unique d’abolir le temps dans la mesure où il rend non nécessaire l’intervalle de temps qu’il couvre. Il n’y a aucune relation entre le temps que prend un miracle et le temps qu’il couvre. Le miracle se substitue à un apprentissage qui aurait pu prendre des milliers d’années. Il le fait par la re-connaissance sous-jacente de la parfaite égalité du donneur et du receveur, sur laquelle le miracle repose. Le miracle raccourcit le temps en le comprimant, éliminant ainsi certains intervalles à l’intérieur. Il le fait, toutefois, à l’intérieur du plus vaste déroulement temporel.
Merci!
Namhâ