II. LA BASE DU RÊVE

L'Éveil du Rêve

II. LA BASE DU RÊVE

N’est-ce pas que le monde qui surgit en rêve semble tout à fait réel? Or pense à ce qu’est ce monde. Il est clair que ce n’est pas le monde que tu voyais avant de dormir. Plutôt, c’est une distorsion du monde, uniquement planifiée selon ce que tu aurais préféré. Ici tu es « libre » de refaire ce qui semblait t’avoir attaqué, pour le changer en un hommage à ton ego, que l’« attaque » avait outragé. Ce n’est pas ce que tu souhaiterais si tu ne te voyais pas toi-même comme ne faisant qu’un avec l’ego, qui se considère toujours lui-même, et donc te considère, toi, comme la cible d’une attaque et très vulnérable à celle-ci.


Les rêves sont chaotiques parce qu’ils sont gouvernés par tes désirs conflictuels; par conséquent, ils ne se soucient pas de ce qui est vrai. Ils sont le meilleur exemple que tu puisses avoir de la façon dont la perception peut être utilisée pour substituer les illusions à la vérité. Tu ne les prends pas au sérieux en t’éveillant parce que le fait qu’ils violent la réalité si outrageusement devient apparent. Or ils sont une façon de regarder le monde et de le changer pour mieux convenir à l’ego. Ils fournissent des exemples frappants, à la fois de l’inaptitude de l’ego à tolérer la réalité et de ton désir de changer la réalité en sa faveur.


Tu ne trouves pas troublantes les différences entre ce que tu vois dans ton sommeil et à ton réveil. Tu reconnais que ce que tu vois au réveil est effacé en rêve. Pourtant, en t’éveillant, tu ne t’attends pas à ce que cela ait disparu. En rêve, tu arranges tout. Les gens deviennent tels que tu les voudrais, et ils font ce que tu ordonnes. Aucune limite aux substitutions ne t’est imposée. Pour un temps il semble que le monde t’ait été donné pour que tu en fasses ce que tu souhaites. Tu ne te rends pas compte que tu l’attaques, que tu essaies d’en triompher et de le mettre à ton service.


Les rêves sont des crises de colère perceptuelles, dans lesquelles tu hurles littéralement : «Je le veux ainsi!» Et ainsi il semble en être. Et pourtant le rêve ne peut pas échapper à son origine. La colère et la peur le pénètrent et en un instant l’illusion de satisfaction est envahie par l’illusion de terreur. Car le rêve de ton aptitude à contrôler la réalité en lui substituant un monde que tu préfères est terrifiant. Tes tentatives pour effacer la réalité sont très apeurantes, mais cela tu n’es pas prêt à l’accepter. Alors tu lui substitues le fantasme que c’est la réalité qui est apeurante, et non ce que tu voudrais lui faire. Et ainsi la culpabilité est rendue réelle.


Les rêves te montrent que tu as le pouvoir de faire un monde tel que tu le voudrais; et que parce que tu le veux, tu le vois. Et tant que tu le vois, tu ne doutes pas qu’il est réel. Or voici un monde, manifestement au-dedans de ton esprit, qui semble être à l’extérieur. Tu n’y réponds pas comme si c’était toi qui l’avais fait, et tu ne te rends pas compte non plus que les émotions que le rêve produit doivent venir de toi. Ce sont les figures dans le rêve et ce qu’elles font qui semblent faire le rêve. Tu ne te rends pas compte que tu les fais passer à l’acte pour toi, car si tu t’en rendais compte la culpabilité ne serait pas la leur et l’illusion de satisfaction disparaîtrait. En rêve, ces traits ne sont pas obscurs. Tu sembles te réveiller, et le rêve a disparu. Or ce que tu manques de reconnaître, c’est que ce qui a causé le rêve n’a pas disparu avec lui. Le souhait te reste de faire un autre monde qui n’est pas réel. Et ce à quoi tu sembles t’éveiller n’est qu’une autre forme de ce même monde que tu vois en rêve. Tout ton temps se passe à rêver. Tes rêves endormis et tes rêves éveillés ont des formes différentes, mais c’est tout. Leur contenu est le même. Ce sont tes protestations contre la réalité et ton idée fixe et insane de pouvoir la changer. Dans tes rêves éveillés, la relation particulière occupe une place particulière. C’est le moyen par lequel tu essaies de réaliser les rêves que tu fais en dormant. De cela, tu ne t’éveilles pas. La relation particulière, c’est la détermination avec laquelle tu gardes ta prise sur l’irréel tout en t’empêchant de t’éveiller. Et tant que tu verras plus de valeur dans le sommeil que dans l’éveil, tu n’en lâcheras pas prise.


Le Saint-Esprit, toujours pratique dans Sa sagesse, accepte tes rêves et les utilise comme moyen de t’éveiller. Tu les aurais utilisé, toi, pour rester endormi. J’ai dit plus tôt que le premier changement, avant que les rêves ne disparaissent, c’est que tes rêves de peur sont changés en rêves heureux. C’est ce que fait le Saint- Esprit dans la relation particulière. Il ne la détruit pas, Il ne te l’arrache pas. Mais Il l’utilise différemment, comme une aide pour rendre Son but réel pour toi. La relation particulière restera, non pas comme une source de douleur et de culpabilité mais comme une source de joie et de liberté. Elle ne sera pas pour toi seul, car en cela résidait sa misère. De même que sa non-sainteté la gardait à part, sa sainteté deviendra une offrande faite à chacun.


Ta relation particulière sera un moyen de défaire la culpabilité en tous ceux qui sont bénis par ta relation sainte. Ce sera un rêve heureux, un rêve que tu partageras avec tous ceux qui se présenteront à ta vue. Par ta relation sainte s’étendra la bénédiction que le Saint Esprit a répandu sur elle. Ne pense pas qu’il ait oublié qui que ce soit dans le but qu’il t’a donné. Et ne pense pas qu’il t’ait oublié, toi à qui Il a offert le don. Il utilise tous ceux qui font appel à Lui comme moyens pour le salut de chacun. Et Il éveillera chacun par toi qui Lui as offert ta relation. Si seulement tu reconnaissais Sa gratitude ! Ou la mienne par la Sienne ! Car nous sommes joints en un seul but, étant avec Lui d’un seul esprit.


Ne laisse pas au rêve le pouvoir de te fermer les yeux. Ce n’est pas étrange que les rêves puissent faire un monde qui est irréel. C’est le souhait de le faire qui est incroyable. Ta relation avec ton frère est maintenant devenue une relation dans laquelle le souhait a été enlevé, parce que son but a été changé d’un but de rêve à un but de vérité. Tu n’en es pas sûr parce que tu penses que c’est peut-être cela qui est le rêve. Tu as tellement l’habitude de choisir parmi les rêves que tu ne vois pas que tu as choisi, enfin, entre la vérité et toutes les illusions.


Or le Ciel est sûr. Ce n’est pas un rêve. Sa venue signifie que tu as choisi la vérité, et elle est venue parce que tu as été désireux de laisser ta relation particulière remplir ses conditions. Dans ta relation, le Saint-Esprit a doucement posé le monde réel; le monde des rêves heureux, dont il est si facile et si naturel de s’éveiller. Car de même que tes rêves endormis et tes rêves éveillés représentent les mêmes souhaits dans ton esprit, de même le monde réel et la vérité du Ciel se joignent dans la Volonté de Dieu. Le rêve de s’éveiller est facilement transféré à sa réalité. Car ce rêve reflète ta volonté jointe à la Volonté de Dieu. Et jamais ce que cette Volonté voulait voir accompli n’a pas été fait.

Merci!!

Namhâ