I. LE MESSAGE DE LA CRUCIFIXION

L'Éveil du Rêve

I. LE MESSAGE DE LA CRUCIFIXION

Considérons encore une fois la crucifixion afin d’en tirer leçon. Je ne m’y suis pas attardé plus tôt à cause des connotations apeurantes que tu lui associes peut-être. Le seul point sur lequel j’ai insisté jusqu’à présent, c’est qu’il ne s’agissait pas d’une forme de punition. Toutefois, rien ne peut s’expliquer uniquement de manière négative. Il y a une interprétation positive de la crucifixion qui est entièrement dénuée de peur et dont l’enseignement, s’il est compris correctement, est donc entièrement bénin.

La crucifixion n’est rien de plus qu’un exemple extrême. Sa valeur, comme la valeur de n’importe quel mécanisme d’enseignement, réside uniquement dans le type d’apprentissage qu’elle facilite. Elle peut être, et elle a été, mal comprise. C’est seulement parce que les apeurés sont enclins à percevoir peureusement. Je t’ai déjà dit que tu pouvais toujours faire appel à moi pour partager ma décision et ainsi la renforcer. Je t’ai dit aussi que la crucifixion était le dernier voyage inutile que la Filialité avait besoin de faire, et qu’elle représentait la délivrance de la peur pour quiconque la comprenait. Comme jusqu’ici je n’ai insisté que sur la résurrection, le but de la crucifixion et comment elle a en fait mené à la résurrection n’ont pas encore été clarifiés. Néanmoins, elle a une contribution bien précise à apporter à ta propre vie et, si tu veux bien la considérer sans peur, elle t’aidera à comprendre ton propre rôle en tant qu’enseignant.


Pendant des années tu as probablement réagi comme si tu étais crucifié. C’est une tendance marquée chez les séparés, qui refusent toujours de considérer ce qu’ils se sont fait à eux-mêmes. Projection signifie colère, la colère encourage l’assaut et l’assaut favorise la peur. La signification réelle de la crucifixion réside dans l’apparente intensité de l’assaut de quelques-uns des Fils de Dieu sur un autre. Cela, bien sûr, est impossible, et doit être pleinement compris comme étant impossible. Autrement je ne peux pas servir de modèle pour apprendre.


En définitive, il ne peut y avoir d’assaut que sur le corps. Il n’y a guère de doute qu’un corps peut en assaillir un autre, et peut même le détruire. Or si la destruction elle même est impossible, tout ce qui est destructible ne peut être réel. Par conséquent, sa destruction ne justifie pas la colère. Dans la mesure où tu crois qu’elle le fait, tu acceptes de fausses prémisses et tu les enseignes à autrui. Le message que la crucifixion était censée enseigner, c’est qu’il n’est pas nécessaire de percevoir une quelconque forme d’assaut dans la persécution, parce que tu ne peux pas être persécuté. Si tu réponds par la colère, tu dois t’assimiler au destructible et donc tu te regardes toi-même d’une manière insane.


J’ai expliqué clairement que je suis comme toi et que tu es comme moi, mais notre égalité fondamentale ne peut être démontrée que par une décision conjointe. Tu es libre de te percevoir comme persécuté si tel est ton choix. Quand tu choisis de réagir ainsi, toutefois, tu devrais te rappeler que j’ai été persécuté comme le monde en juge, mais c’est une évaluation que je ne partageais pas. Et parce que je ne la partageais pas, je ne l’ai pas renforcée. J’ai donc offert une interprétation différente de l’attaque, interprétation que je veux partager avec toi. Si tu y crois, tu m’aideras à l’enseigner.


Comme je l’ai déjà dit : « Comme tu enseignes, ainsi tu apprendras. » Si tu réagis comme si tu étais persécuté, tu enseignes la persécution. Ce n’est pas une leçon qu’un Fils de Dieu devrait vouloir enseigner s’il doit se rendre compte de son propre salut. Plutôt, enseigne ta propre parfaite immunité, qui est la vérité en toi, et rends-toi compte qu’elle ne peut pas être assaillie. N’essaie pas de la protéger toi-même, car ce serait croire qu’elle peut être assaillie. Il ne t’est pas demandé d’être crucifié, ce qui faisait partie de ma propre contribution à l’enseignement. Il t’est seulement demandé, face à des tentations beaucoup moins extrêmes de malpercevoir, de suivre mon exemple et de ne pas les accepter comme fausses justifications à la colère. Il ne peut y avoir de justification à l’injustifiable. Ne crois pas qu’il y en ait, et n’enseigne pas qu’il y en a. Rappelle-toi toujours que ce que tu crois, tu l ‘enseignes. Crois avec moi, et nous deviendrons égaux en tant qu’enseignants.


Ta résurrection est ton réveil. Je suis le modèle de la renaissance, mais la renaissance elle-même n’est que l’émergence dans ton esprit de ce qui s’y trouve déjà. Dieu Lui-même l’a placé là, ainsi est-ce vrai à jamais. J’ai cru en cela, et je l’ai donc accepté comme vrai pour moi. Aide-moi à l’enseigner à nos frères au nom du Royaume de Dieu, mais d’abord crois que cela est vrai pour toi, ou tu enseigneras mal. Mes frères dormaient dans le soi-disant «jardin des supplices», mais je ne pouvais pas être en colère contre eux parce que je connaissais que je ne pouvais pas être abandonné.


Je suis désolé lorsque mes frères ne partagent pas ma décision de n’entendre qu’une seule Voix, parce que cela les affaiblit comme enseignants et comme apprenants. Je connais pourtant qu’ils ne peuvent pas réellement se trahir eux-mêmes ni me trahir, et que c’est toujours sur eux que je dois bâtir mon église. Il n’y a pas de choix en cela parce qu’il n’y a que toi qui puisses être le fondement de l’église de Dieu. Une église se trouve là où il y a un autel, et c’est la présence de l’autel qui rend l’église sainte. Une église qui n’inspire pas l’amour a un autel caché qui ne sert pas le but que Dieu lui destinait. Je dois fonder Son église sur toi, parce que ceux qui m’acceptent pour modèle sont littéralement mes disciples. Les disciples sont ceux qui suivent, et si le modèle qu’ils suivent a choisi de leur épargner la douleur sous tous les rapports, ils seraient mal avisés de ne pas le suivre.


J’ai choisi, pour ton bien et pour le mien, de démontrer que l’assaut le plus monstrueux, tel que l’ego en juge, n’a aucune importance. Selon le jugement que le monde porte sur ces choses, mais point selon la connaissance que Dieu en a, j’ai été trahi, abandonné, battu, déchiré et finalement tué. Il était clair que c’était uniquement à cause de la projection des autres sur moi, puisque je n’avais nui à personne et nombreux étaient ceux que j’avais guéris.


Nous sommes encore égaux en tant qu’apprenants, quoique nous n’ayons pas besoin d’avoir des expériences égales. Le Saint- Esprit se réjouit quand tu peux apprendre des miennes, et par elles être réveillé à nouveau. C’est leur seul but, et c’est la seule façon pour moi d’être perçu comme la voie, la vérité et la vie. Quand tu entends une seule Voix, tu n’es jamais appelé à faire des sacrifices. Au contraire, en étant capable d’entendre le Saint- Esprit en autrui, tu peux apprendre des expériences de l’autre et en tirer profit sans en faire toi-même l’expérience directe. La raison en est que le Saint-Esprit est un, et quiconque écoute est inévitablement porté à démontrer Sa voie pour tous.


Tu n’es pas persécuté, pas plus que je ne l’étais. Il ne t’est pas demandé de répéter mes expériences parce que le Saint-Esprit, Que nous partageons, rend cela non nécessaire. Pour utiliser mes expériences de façon constructive, toutefois, tu dois encore suivre mon exemple dans la manière dont tu les perçois. Mes frères et les tiens sont constamment occupés à justifier l’injustifiable. Ma seule leçon, que je dois enseigner comme je l’ai apprise, est qu’aucune perception qui est en désaccord avec le jugement du Saint-Esprit ne peut être justifiée. J’ai entrepris de montrer que cela était vrai dans un cas extrême, simplement parce que cela serait une bonne aide à l’enseignement pour ceux dont la tentation de céder à la colère et à l’assaut ne serait pas aussi extrême. J’ai la volonté avec Dieu qu’aucun de Ses Fils n’ait à souffrir.


La crucifixion ne peut pas être partagée parce que c’est le symbole de la projection; mais la résurrection est le symbole du partage parce que le réveil de chaque Fils de Dieu est nécessaire pour permettre à la Filialité de connaître son Entièreté. Seul cela est la connaissance. Le message de la crucifixion est parfaitement clair :


N’enseigne que l’amour, car c’est ce que tu es.


Si tu interprètes la crucifixion de toute autre façon, tu l’utilises comme une arme d’assaut plutôt que comme l’appel à la paix qu’elle était censée être. Les apôtres l’ont souvent mal comprise, et pour la même raison que quiconque la comprend mal. Leur propre amour imparfait les rendait vulnérables à la projection, et c’est leur propre peur qui les a fait parler de la « colère de Dieu » comme arme de Sa vengeance. Ils ne pouvaient pas non plus parler de la crucifixion tout à fait sans colère, parce que leur sentiment de culpabilité les avait mis en colère.


Voici quelques exemples de pensée sens dessus dessous dans le Nouveau Testament, bien que son évangile ne soit en réalité qu’un message d’amour. Si les apôtres ne s’étaient pas sentis coupables, ils n’auraient jamais pu me citer ainsi : «Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. » Il est clair que c’est l’opposé de tout ce que j’ai enseigné. Ils n’auraient pas pu non plus décrire mes réactions envers Judas comme ils l’ont fait s’ils m’avaient réellement compris. Je n’aurais pas pu dire : «C’est par un baiser que tu trahis le Fils de l’homme ? », à moins de croire en la trahison. Tout le message de la crucifixion était simplement que je n’y croyais pas. La «punition» que je suis censé avoir appelée sur Judas est une erreur du même genre. Judas était mon frère ainsi qu’un Fils de Dieu, qui faisait partie de la Filialité autant que moi. Était-il vraisemblable que je le condamne alors que j’étais prêt à démontrer que la condamnation est impossible ?


Quand tu lis les enseignements des apôtres, rappelle-toi que je leur ai dit moi-même qu’il y avait bien des choses qu’ils comprendraient plus tard, parce qu’ils n’étaient pas entièrement prêts à me suivre à ce moment-là. Je ne veux pas que tu permettes à quelque peur que ce soit d’entrer dans le système de pensée vers lequel je te guide. Je ne demande pas des martyrs mais des enseignants. Nul n’est puni pour des péchés, et les Fils de Dieu ne sont pas des pécheurs. Tout concept de punition comporte la projection du blâme et renforce l’idée que le blâme est justifié. Le résultat est une leçon de blâme, car toute conduite enseigne les croyances qui l’ont motivée. La crucifixion a été le résultat de deux systèmes de pensée clairement opposés; le parfait symbole du «conflit» entre l’ego et le Fils de Dieu. Ce conflit semble tout aussi réel maintenant, et ses leçons doivent être apprises maintenant comme alors.


Je n’ai pas besoin de gratitude, mais tu as besoin de développer ton aptitude à être reconnaissant, qui est affaiblie, sinon tu ne peux pas apprécier Dieu. Il n’a pas besoin que tu L’apprécies, mais toi, si. Tu ne peux pas aimer ce que tu n’apprécies pas, car la peur rend impossible d’apprécier. Quand tu as peur de ce que tu es, tu ne l’apprécies pas et par conséquent tu le rejettes. Avec pour résultat que tu enseignes le rejet.


Le pouvoir des Fils de Dieu est présent tout le temps, parce qu’ils ont été créés créateurs. L’influence qu’ils ont les uns sur les autres est sans limites et doit être utilisée pour leur salut conjoint. Chacun doit apprendre à enseigner que toutes les formes de rejet sont in-signifiantes. La séparation est la notion de rejet. Aussi longtemps que tu enseignes cela, tu y croiras. Ce n’est pas ainsi que Dieu pense, et tu dois penser comme Il pense si tu veux Le connaître de nouveau.


Rappelle-toi que le Saint-Esprit est le Lien de Communication entre Dieu le Père et Ses Fils séparés. Si tu écoutes Sa Voix, tu connaîtras que tu ne peux ni blesser ni être blessé, et qu’ils sont nombreux à avoir besoin de ta bénédiction pour les aider à entendre cela par eux-mêmes. Quand tu ne perçois que ce besoin en eux, et ne réponds plus à aucun autre, alors tu t’es mis à mon école et tu as aussi hâte que moi de partager ce que tu as appris.

Merci!

Namhâ