V. LA RELATION GUÉRIE
La relation sainte est l’expression de l’instant saint en vivant dans ce monde. Comme tout ce qui a trait au salut, l’instant saint est un mécanisme pratique dont témoignent les résultats. L’instant saint n’échoue jamais. L’expérience en est toujours ressentie. Or sans expression, il n’en reste pas souvenir. La relation sainte est un rappel constant de l’expérience par laquelle la relation est devenue ce qu’elle est. De même que la relation non sainte est un hymne de haine continuel à la louange de son faiseur, la relation sainte est un chant heureux à la louange du Rédempteur des relations.
La relation sainte, qui est une étape majeure vers la perception du monde réel, est apprise. C’est l’ancienne relation non sainte, transformée et vue à nouveau. La relation sainte est un accomplissement phénoménal de l’enseignement. Sous tous ses aspects, comment elle commence, se développe et s’accomplit, elle représente le renversement de la relation non sainte. Sois consolé en ceci : la seule phase difficile est le début. Car là, le but de la relation est brusquement changé en l’exact opposé de ce qu’il était. C’est le premier résultat après avoir offert la relation au Saint- Esprit, pour qu’il l’utilise à Ses fins.
Cette invitation est acceptée immédiatement et le Saint-Esprit ne gaspille pas de temps avant d’introduire les résultats pratiques de cette demande d’entrer. Aussitôt, Son but remplace le tien. Cela s’accomplit très rapidement, mais il semble ensuite que la relation est perturbée, désaccordée et même très pénible. La raison en est très claire. Car la relation telle qu’elle est n’est plus conforme à son propre but et il est clair qu’elle ne convient pas au but qui a été accepté pour elle. Dans sa condition non sainte, ton but est tout ce qui semblait lui donner une signification. Maintenant elle ne semble plus avoir aucun sens. Beaucoup de relations ont été rompues à ce stade et la poursuite de l’ancien but a été rétablie dans une autre relation. Car une fois que la relation non sainte a accepté le but de sainteté, elle ne peut plus jamais être ce qu’elle était.
La tentation de l’ego devient extrêmement intense avec ce changement de but. Car la relation n’a pas encore été suffisamment changée pour rendre son ancien but complètement sans attrait, et sa structure est « menacée » par la re-connaissance du fait qu’elle est inappropriée à son nouveau but. Le conflit entre le but et la structure de la relation est si apparent qu’ils ne peuvent coexister. Or maintenant le but ne sera plus changé. Solidement fixé dans la relation non sainte, il n’y a pas d’autre recours que de
changer la relation pour qu’elle s’accorde au but. Jusqu’à ce que cette heureuse solution soit vue et acceptée comme seule issue à ce conflit, la relation peut paraître extrêmement tendue.
Il ne serait pas plus doux de changer le but plus lentement, car le contraste serait obscurci et l’ego aurait le temps de réinterpréter chaque lente étape comme il l’aimerait. Seul un changement de but radical pourrait induire un changement d’esprit complet sur ce à quoi sert toute la relation. Au fur et à mesure que ce changement se développe et finalement s’accomplit, elle devient de plus en plus bienfaisante et joyeuse. Mais au début, la situation est ressentie comme très précaire. Une relation, entreprise à des fins non saintes par deux individus, a soudain la sainteté pour but. Lorsque ces deux contemplent leur relation du point de vue de ce nouveau but, ils sont atterrés, inévitablement. Il se peut même que leur perception de la relation devienne tout à fait désorganisée. Et pourtant, la précédente organisation de leur perception ne convient plus au but qu’ils ont convenu d’atteindre.
Voici le temps de la foi. Tu as laissé ce but être fixé pour toi. C’était un acte de foi. N’abandonne pas la foi, maintenant que les récompenses de la foi sont introduites. Si tu as cru que le Saint-Esprit était là pour accepter ta relation, pourquoi maintenant ne croirais-tu pas encore qu’il est là pour purifier ce qu’il a entrepris de guider? Aie foi en ton frère durant cette période qui n’est difficile qu’en apparence. Le but est fixé. Et ta relation a pour but la santé d’esprit. Car tu te trouves maintenant dans une relation insane, reconnue comme telle à la lumière de son but.
Maintenant voici ce que l’ego conseille : substitue à celle-ci une autre relation à laquelle ton ancien but convient tout à fait. Tu ne peux échapper à ta détresse qu’en te débarrassant de ton frère. Vous n’avez pas besoin de vous quitter entièrement si ce n’est pas ce que tu choisis. Mais tu dois exclure de ton frère des zones importantes de fantasme, pour sauver ta santé d’esprit. N’écoute pas cela maintenant! Aie foi en Celui Qui t’a répondu. Il a entendu. N’a-t-Il pas été très explicite dans Sa réponse ? Tu n’es pas maintenant entièrement insane. Peux-tu nier qu’il t’a donné une réponse très explicite ? Il demande maintenant que tu aies la foi un peu plus longtemps, même dans la plus grande perplexité. Car cela passera, et tu verras émerger la justification de ta foi, qui t’apportera une éclatante conviction. Ne L’abandonne pas maintenant, et n’abandonne pas ton frère. Cette relation est née à nouveau comme sainte.
Accepte avec joie ce que tu ne comprends pas et laisse cela t’être expliqué quand tu perçois son but agir en elle pour la rendre sainte. Tu trouveras de nombreuses occasions de blâmer ton frère pour «l’échec» de votre relation, car il semblera parfois qu’elle n’a pas de but. Le sentiment d’errer sans but viendra te hanter en te rappelant toutes les voies par lesquelles tu as cherché satisfaction auparavant et pensé l’avoir trouvée. N’oublie pas maintenant la misère que tu as réellement trouvée, et n’insuffle pas la vie à ton ego défaillant. Car ta relation n’a pas été rompue. Elle a été sauvée.
Les voies du salut sont toutes nouvelles pour toi, et tu penses avoir perdu ton chemin. Ton chemin est perdu, mais ne pense pas que ce soit une perte. Dans ta nouveauté, souviens-toi que toi et ton frère êtes repartis ensemble. Prends sa main et marchez ensemble sur une route qui vous est bien plus familière que tu ne le crois maintenant. N’est-il pas certain que tu te souviendras d’un but qui n’a pas changé de toute éternité? Car tu n’as fait que choisir le but de Dieu, duquel ta véritable intention n’a jamais été absente.
Par toute la Filialité, joyeux écho de ton choix, s’entend le chant de liberté. Tu t’es joint à beaucoup dans l’instant saint, et beaucoup se sont joints à toi. Ne pense pas que ton choix te laissera inconsolé, car Dieu Lui-même a béni ta sainte relation. Joins-toi à Sa bénédiction, et ne lui retiens pas la tienne. Car tout ce dont elle a besoin maintenant, c’est ta bénédiction, afin que tu puisses voir qu’en elle repose le salut. Ne condamne pas le salut, car il est venu à toi. Accueillez-le ensemble, car il est venu te joindre à ton frère en une relation où toute la Filialité est bénie ensemble.
Vous avez entrepris, ensemble, d’inviter le Saint-Esprit dans votre relation. Il n’aurait pas pu entrer autrement. Bien que tu aies commis de nombreuses erreurs depuis, tu as aussi fait d’énormes efforts pour L’aider à faire Son travail. Il n’a pas manqué d’apprécier tout ce que tu as fait pour Lui. Et Il ne voit pas du tout les erreurs. As-tu fait preuve d’autant de gratitude à l’égard de ton frère? As-tu constamment apprécié ses bons efforts tout en passant sur ses erreurs ? Ou ta reconnaissance a-t-elle vacillé et faibli à ce qui semblait être la lumière des erreurs? Peut-être commences-tu à faire campagne pour le blâmer de l’inconfort de la situation dans laquelle tu te trouves. Or par ce manque de reconnaissance et de gratitude, tu te rends incapable d’exprimer l’instant saint, et ainsi tu le perds de vue.
L’expérience d’un instant, si irrésistible soit-elle, s’oublie facilement quand tu permets au temps de se refermer sur elle. Elle doit être gardée lumineuse et gracieuse dans ta conscience du temps, et non y être dissimulée. L’instant demeure. Mais où es-tu? Rendre grâce à ton frère, c’est apprécier l’instant saint et permettre ainsi que ses résultats soient acceptés et partagés. Attaquer ton frère, ce n’est pas perdre l’instant, mais c’est rendre ses effets inopérants.
Tu as reçu l’instant saint, mais il se peut que tu aies établi une condition dans laquelle tu ne peux pas l’utiliser. Le résultat est que tu ne te rends pas compte qu’il est encore avec toi. En te coupant de son expression, tu te nies à toi-même ses bienfaits. Tu renforces cela chaque fois que tu attaques ton frère, car l’attaque doit te rendre aveugle à toi-même. Et il est impossible de te nier toi-même et de reconnaître ce qui a été donné et reçu par toi.
Toi et ton frère vous tenez ensemble en la sainte présence de la vérité elle-même. Voici le but, avec vous. Ne penses-tu pas que le but lui-même arrangera avec joie les moyens de son accomplissement? C’est cette même divergence entre le but qui a été accepté et les moyens tels qu’ils sont maintenant qui semble te faire souffrir, mais dont le Ciel se réjouit. Si le Ciel était à l’extérieur de toi, tu ne pourrais pas partager sa joie. Or parce qu’il est au-dedans, la joie aussi est à toi. Vous êtes unis dans un même but, mais vous êtes encore séparés et divisés sur les moyens. Or le but est fixé, ferme et inaltérable, et les moyens finiront certes par se mettre en place parce que le but est sûr. Et vous partagerez la joie de la Filialité qu’il en soit ainsi.
Comme tu commences à reconnaître et à accepter les dons que tu as si librement offerts à ton frère, tu acceptes aussi les effets de l’instant saint et tu les utilises pour corriger toutes tes erreurs et te libérer de leurs résultats. En apprenant cela, tu auras aussi appris comment délivrer toute la Filialité et l’offrir avec joie et gratitude à Celui Qui t’a donné ta délivrance, et Qui voudrait l’étendre par toi.
Merci!!
Namhâ